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Les armées franc-comtoise et française au siège de Dôle en mai 1636 par Stéphane Thion

Les armées franc-comtoise et française au siège de Dôle en mai 1636 par Stéphane Thion

L’armée franc-comtoise au siège de Dôle (Mai 1636)

« Quant à la force d’hommes, le régiment de la Verne avait 5 compagnies à Dôle avec le chef de l’état-major, 5 à Gray sous les ordres du lieutenant au gouvernement de la place, 4 à Salins sous le sergent-major, et 1 à Bletterans commandée par son capitaine. On y fit rejoindre cette dernière à Dôle, où se trouvèrent à ce moyen avec la colonelle de ce régiment 5 autres compagnies sous les capitaines de Grandmont Vellechereux, baron de Châtillon, Perrin, Georget et des Gaudières, tous officiers pratiques dressés en l’Académie des Pays-Bas. L’imminent péril fut déclaré et proclamé partout, avec la levée de la milice ordinaire qui portait 5000 fantassins effectifs et fort bien armés, en 25 compagnies réparties en 3 régiments des baillages d’Amont, d’Aval, et de Dôle. Le premier sous le sieur d’Andelot Chevigney, le second sous le seigneur de Poitiers, et le dernier sous le sieur de Cleron Voisey. On résolut de faire 4 autres régiments de surcroit de chacun 1000 hommes de pied en 10 compagnies, et furent choisis pour colonels le marquis de Varembon, le baron de Scey, le prince de Cantecroix et le baron de Vuiltz ; auxquels on adjoignit le baron d’Aubespin pour commander autres 500 qu’il s’offrit de lever et armer en diligence.

L’argent fut aussitôt fourni pour avance des levées, et encore au colonel de la Verne pour la recrue de son régiment, à l’effet de le rendre complet de 3000 hommes. On fit encore entrer à Dôle 5 compagnies des élus de la province commandées par les capitaines d’Esuans, de Mont Saint-Ligier, de Chassagne, et de Legnia, et par le sieur de Goux Alferez de la colonelle du régiment de Dôle.

Pour cavalerie par dessus les 2 compagnies du marquis de Conflans et du sieur de Mandre qui furent accrues chacune jusqu’à 100 chevaux légers, on avisa de tirer deniers des communautés qui devaient fournir des cuirassiers et arquebusiers à cheval avec leurs élus, et pareillement des vassaux étrangers ou naturels du pays qui voulurent se décharger de comparaitre à l’arrière-ban, afin d’en former de nouvelles compagnies dont le service ne fut point limité à 6 semaines, comme est celui de la milice et de l’arrière-ban par leur établissement, ainsi étendu à autant de temps que le besoin de la province le requerrait. De cet argent furent faites les avances pour lever autres 7 compagnies ; 3 de chacune 100 cuirasses sous le commandement des sieurs de Scey, de Thouraise et marquis de Varambon, celui-ci baillis de Dôle, et les 2 autres tenants la place des baillis d’Amont et d’Aval ; et 4 de 50 partie chevaux légers, partie arquebusiers à cheval sous les capitaines de Voisez, de Beaujeu, de Moutonne, et du Prel, sans en arrêter aucun dans la ville de Dôle à raison de la disette du fourrage.

Les villes de Gray et de Salins furent munies par la jonction de quelques compagnies d(élus à celles du régiment de la Verne ; on en fit pareillement entrer à Bletterans ; les petites villes et forteresses des vassaux furent confiées à la vigilance des bourgeois, des seigneurs et des villageois, qui les doivent garder, et y prendre leur retraite avec leurs provisions et armes en saison de guerre ouverte ou imminente. Tout le surplus de la gendarmerie fut destiné à tenir la campagne et courir où les occasions le demanderaient, et afin que les forces fussent aussi grandes que le pays les pourrait contribuer, fut publié et envoyé partout un édit qui portait ordonnance à tous dès l’âge de 15 à 60 ans qui avaient porté les armes auparavant, de les reprendre, et se munitionner et armer suffisamment pour rendre service, et à tous procureurs d’office d’en tenir note et dresser rôles qu’ils adresseraient en diligence aux procureurs fiscaux des ressorts plus voisins, et eux au procureur général en cas ils pussent entrer à Dôle, sinon au conseiller de Champuans dans la ville de Gray. (…)

On permettait à tous ceux qui voudraient lever à leurs frais, soit de gens de pied ou de cheval, tant de leur voisinage qu’autres, de le faire promptement et mener leurs troupes et brigades aux quartiers plus prochains des colonels d’infanterie et des capitaines de cavalerie déjà établis, sans diminution des autres levées qu’ils avaient commencées, avec ordonnance très-expresse aux colonels et capitaines de se rendre aux endroits qui leur seraient désignés par le marquis, et faire passer à la file auprès de lui ce qu’il auraient avancé de leurs régiments et compagnies. »

(Source : Le siège de la ville de Dôle, capitale de la Franche-comté de Bourgogne, et son heureuse délivrance, Dôle 1637)

Dans Dôle,

Infanterie (11 000 hommes) :

  • Régiment de la Vergne, 6 compagnies de 200 hommes (compagnies colonelle, Grandmont Vellechereux, baron de Châtillon, Perrin, Georget et des Gaudières) ; les autres compagnies du régiment sont à Gray (5) et Salins (4) ;
  • Régiments de milice d’Amont, d’Aval et de Dôle, soit 5000 hommes en 25 compagnies, commandés par le sieur d’Andelot Chevigney, le seigneur de Poitiers, et le sieur de Cleron Voisey ;
  • Régiment de Varembon (marquis de Varembon ou Varambon) : 10 compagnies de 100 hommes ;
  • Régiment de Scey (baron de Scey) : 10 compagnies de 100 hommes ;
  • Régiment de Cantecroix (prince de Cantecroix) : 10 compagnies de 100 hommes ;
  • Régiment de Vuiltz (baron de Vuiltz) : 10 compagnies de 100 hommes ;
  • Régiment d’Aubespin (baron d’Aubespin) : 5 compagnies de 100 hommes ;
  • 5 compagnies des élus de la province (commandées par les capitaines d’Esuans, de Mont Saint-Ligier, de Chassagne, de Legnia, et par le sieur de Goux Alferez de la colonelle du régiment de Dôle).

Cavalerie (700 chevaux) :

  • Compagnie de chevaux légers du marquis de Conflans (100 chevaux) ;
  • Compagnie de chevaux légers de Mandre (100 chevaux) ;
  • Compagnie de cuirasses de Scey (100 chevaux) ;
  • Compagnie de cuirasses de Thouraize (100 chevaux) ;
  • Compagnie de cuirasses du marquis de Varambon (100 cuirasses) ;
  • Compagnie de chevaux légers et arquebusiers de Voisez (50 chevaux) ;
  • Compagnie de chevaux légers et arquebusiers de Beaujeu (50 chevaux) ;
  • Compagnie de chevaux légers et arquebusiers de Moutonne (50 chevaux) ;
  • Compagnie de chevaux légers et arquebusiers du Prel (50 chevaux).

L’armée française au siège de Dôle (Mai 1636)

« Ainsi tout se préparait à la guerre tant par mer que par terre, nos généraux sont commandés de s’en aller à leurs armées. Monsieur le comte de Soissons assembla son armée en Champagne. Le duc de Weimar qui avait passé partie de l’hivers à Paris, en parti le 25 mai, et s’en alla en son quartier de Vezelice en Lorraine, où était son armée. Le cardinal de la Valette partit la semaine précédente pour la sienne, qui était aux environs de Toul. Celle du prince de Condé était sur la frontière de la Franche-Comté où la guerre fut résolue à l’Espagnol. Et quoi que cette comté soit en la protection des suisses par traité fait du vivant du feu roi Henri IV le grand d’heureuse mémoire, et qu’elle ne doive être assaillie des français, néanmoins le roi eut plusieurs justes raisons de se ressentir des infractions faites par les comtois audit traité, comme d’avoir donné retraite à ses ennemis, fourni de vivres et munitions aux armées impériales et lorraines, en quoi ils avaient assez rompu la neutralité. (…)

Donc pour venger telles injustes procédures et actes d’hostilité, le roi choisit le prince de Condé pour commander l’armée destinées en Franche-Comté. Il se rend en Bourgogne, y lève des troupes, fait provision de  toutes sortes de munitions de guerre et de vivres ; avec lui fut envoyé le marquis de la Meilleraye grand maître de l’artillerie, et pour maréchaux de camp de l’armée étaient le marquis de Coaslin, le marquis de Villeroy, le colonel Ranzau et le sieur Lambert ; outre ceux-ci s’y rendirent le colonel Gassion, le baron de la Tour du Bosse, le marquis de Breauré, le comte de Chabanes, le sieur d’Aubigny, le sieur d’Espenan, les sieurs d’Auradour, de Courselles, de Gerzé, de Chalousset, de Crevan, de Maululet, de Bacalam, de l’Isle, de la Fresnaye, de Fontenay, de Muz, de Brissailles, de la Renouilliere, de Blanquefort, de la Plaine, de Maupertuis, d’Orsigny, de Pedamour, le chevalier de Tavannes, le baron de Couppet, le sieur de Guercy et autres.

L’armée était composée de onze régiments.

Infanterie :

Le régiment de Conti.

Le régiment d’Enghien.

Le régiment de Picardie.

Le régiment de Noailles.

Le régiment de Navarre.

Le régiment de Tonneins.

Le régiment de Nanteuil.

Cavalerie :

Le régiment de cavalerie hongroise du grand maître de l’artillerie (La Meilleraye).

Le régiment de cavalerie française du colonel Gassion.

Le régiment de cavalerie allemande du colonel Ranzau.

Un régiment de cavalerie suédoise.

Toute cette armée était partie en deux corps marchant en France-Comté. Le premier commandé par monsieur le prince de Condé. Le second par le grand maître de l’artillerie ; et en cette armée était monsieur de Machault conseiller d’état, comme intendant de la justice. »

(Source : Mercure François)

Les 7 régiments d’infanterie sont théoriquement à 20 compagnies de 100-120 hommes pour les régiments entretenus mais l’effectif standard est plutôt de 1000 à 1200 hommes par régiment, souvent moins.

Les régiments de cavalerie sont de 400-500 chevaux.

La bataille de Wittstock (4 octobre 1636)

La bataille de Wittstock (4 octobre 1636)

Wittstock (1636) : Les Suédois reprennent l’initiative

Les exploits des armées suédoises, durant la guerre de Trente Ans, ne se sont pas arrêtés à la mort de Gustave-Adolphe. Breitenfel (1631) et Lützen (1632) ne seront que les prémices d’une longue série. D’autres généraux brillants sauront reprendre le flambeau du défunt grand roi-général : Baner, Torstensson, Bernard de Saxe-Weimar puis Wrangler feront trembler les armées impériales et saxonnes seize années de plus.

Les premières années de la guerre de Trente Ans

La guerre de Trente Ans est à l’origine un conflit religieux opposant les partis catholiques et réformistes de l’empire des Habsbourg. Il trouve ses origines en Bohême, la république Tchèque d’aujourd’hui, dans les opérations de « contre-réforme » menées par les catholiques, à l’instigation de l’empereur Ferdinand II de Habsbourg, qui tentaient de reconquérir le terrain perdu face à l’église réformée. En 1609, Rodolphe II accorde la liberté religieuse à ses sujets de Bohême. Les protestants tchèques bénéficient en plus d’avantages politiques et de dispositions particulières pour que les édifices consacrés au culte soient utilisables par les différentes confessions. La Lettre de majesté de 1609, accordée à contrecœur par Rodolphe II, fut une épine dans le pied des catholiques mais aussi des Habsbourg, au premier rang desquels le tout nouvel empereur et roi de Bohême, Ferdinand II. Les catholiques mobilisent alors toutes leurs énergies pour reprendre le contrôle des paroisses protestantes. Chaque fois qu’il est possible, dans les conflits qui opposent les deux confessions, le pouvoir royal, en Bohême, ou impérial, sur les terres de l’empereur, intervient en faveur des catholiques. C’est le règlement brutal d’un tel différent en faveur des catholiques qui donnera lieu à la « défenestration de Prague », le 23 mai 1618. Dès lors, Ferdinand II n’aura de cesse de rétablir le pouvoir impérial ainsi que la prééminence de la religion catholique au sein de l’empire.

Les états de Bohême se révoltent alors et donnent la couronne de Bohême à l’Electeur Palatin Frédéric V. Mais les forces protestantes sont mal préparées : l’armée de la ligue catholique, commandée par Tilly, écrase celle de la confédération de Mathias de Thurn, Mansfeld et Christian d’Anhalt, le 7 novembre 1620 à la bataille de la Montagne Blanche, non loin de Prague. Christian de Brunswick subit plus tard une défaite totale face à Tilly le 6 août 1623 à Stadtlohn et les différents succès impériaux entre 1620 et 1624 commencent à inquiéter fortement les puissances européennes : Provinces Unies, Etats protestants d’Allemagne du Nord, Angleterre, Danemark, Suède mais aussi France. A cette époque, les Provinces Unies sont en guerre contre l’Espagne et ne peuvent intervenir, la Suède est en conflit avec la Pologne et la France fait face à des rebellions protestantes. Au mois de juin 1625, c’est donc Christian IV de Danemark qui se porte au secours de la cause protestante. Mais le 26 avril 1626, Wallenstein, entré au service de l’empereur, bât Mansfeld à la bataille du Pont de Dessau puis Tilly écrase l’armée de Christian IV le 26 août à Lutter-am-Barenberg. Les années 1627 et 1628 seront alors des années de conquête des territoires de Christian IV et de ses alliés en Allemagne du Nord, puis de réorganisation religieuse dans les territoires conquis. Le traité de paix du 7 juin 1629 met fin à l’intervention danoise. Ferdinand II a maintenant les mains libres pour publier son édit de restitution de 1629, qui remet en cause les sécularisations abusives réalisées depuis 1555. Si le temps des conflits armés parait révolu, celui des complots est à son zénith. Wallenstein suscite de nombreuses inimitiés au sein de l’empire, notamment celles du duc Maximilien de Bavière et de Tilly. Encouragé par son entourage et par les agents de Richelieu, l’empereur Ferdinand II renvoie Wallenstein le 34 août 1630. Redoutant la victoire de Ferdinand II, la diplomatie française contribue ainsi à ce que l’empereur se « coupe un bras », à la veille de l’intervention suédoise.

La Suède entre en lice

Car au même moment, les succès de Ferdinand II, la diplomatie et les subsides françaises motivent Gustave Adolphe, roi de Suède, à intervenir en Allemagne du nord. Tilly, craignant l’arrivée de l’armée suédoise, ordonne l’assaut de Magdebourg et la population de la ville est massacrée le 20 mai 1631. Mais la victoire de Gustave Adolphe sur Tilly à Breitenfeld, le 17 septembre 1631, pousse l’empereur à rappeler Wallenstein. Celui-ci laisse la Bavière du duc Maximilien se faire ravager par les troupes suédoises pendant que Tilly meurt d’une blessure fin avril 1632. Gustave Adolphe échoue face à Wallenstein, sous les murs d’Alte feste, une forteresse proche de Nuremberg, en juillet 1632. Le roi de Suède se reprend vite et bat Wallenstein à la bataille de Lützen, le 16 novembre 1632. Cette victoire sera pourtant dramatique puisque le « lion du nord » y trouve la mort.

Poussés par la France de Louis XIII et le chancelier suédois Oxenstierna, les généraux suédois Baner, Horn, Torstensson et l’allemand Bernard de Saxe Weimar continuent la guerre, malgré la lassitude des populations. Wallenstein bat les suédois à Steinau en septembre 1633 mais Bernard de Saxe-Weimar entre à Donauwörth puis à Ratisbonne le 14 novembre 1633. La prise de Ratisbonne, ville de la Diète d’Empire, aura une conséquence importante puisqu’elle pousse le duc Maximilien de Bavière à comploter une fois de plus contre Wallenstein : le généralissime est finalement assassiné dans la nuit du 25 au 26 février 1634. Ce forfait ne profitera pourtant pas aux suédois puisque, le 6 septembre, le maréchal Horn subit une lourde défaite à Nördlingen. Les suédois abandonnent alors la Bavière et Bernard de Saxe-Weimar retourne en Alsace. Finalement, un traité de paix est signé, le 30 mai 1635, entre l’Electeur de Saxe et l’Empereur, traité qui sera étendu à tous les princes allemands qui le souhaitent.

La bataille de Nördlingen, le 6 septembre 1634, aura été le tombeau de l’infanterie suédoise. Prudemment, le duc Bernard de Saxe Weimar choisit donc de suivre sa propre voie, et entre au service de la France. Mais, à la tête de l’armée suédoise, deux élèves de Gustave Adolphe sont prêts à reprendre le flambeau,: Johan Baner et Lennart Tortensson. C’est à Baner qu’échoit la respon­sabilité de rebâtir l’armée suédoise : énorme, buveur invétéré, paranoïaque, cynique et brutal il n’en reste pas moins un géné­ral excellent et bon meneur d’hommes.

La bataille de Wittstock, 4 octobre 1636

Nous sommes en 1635. Conséquence de la victoire de Nördlingen, l’armée saxonne de l’électeur Jo­hann Georg, jusqu’alors indécise, rejoint l’armée impériale du lieutenant général Melchior von Hatzfeld. Le 11 avril 1636, les deux armées font leur jonction, obtenant ainsi un surnombre de deux contre un par rapport aux Suédois.

Hatzfeld en profite pour prendre l’offensive vers le Nord, reprenant plusieurs vil­les aux Suédois, alors qu’un autre général impérial, Marrazino, prend l’offensive en Poméranie suédoise. Magdebourg, assiégée par Hatzfeld, se rend aux alliés le 13 juillet 1636. De son côté, Baner campe en Westphalie, dans l’attente de renforts.

Le 12 août 1636, rejoint par Leslie, Baner prend l’initiative. Les deux adversaires engagent alors une série de marches et de contremarches, Hatzfeld parvenant à empêcher les Suédois d’entrer en Saxe. Ne se laissant pas décourager, le général suédois marche sur Perleburg (septembre 1636) mais Hatzfeld ne le suit pas. Le Suédois décide alors de porter le coup sur Werben, qui avait été repris par les Impériaux. Cette initiative va réussir à Baner qui parvient à prendre Havelberg, la plus grande partie des provisions des alliés et le pont de Sandau. Alors que Werben résiste au siège suédois, Hatzfeld et Johann Georg décident de réunir leurs forces à Klitzing, marchant sur Ruppin en passant par Wittstock. Les alliés lèvent le camp le 29 septembre à l’aube.

Devant Werben, Baner est le jour même informé de ce départ. Il décide d’intercepter l’armée alliée avant qu’elle ne réalise sa jonction avec Klitzing. Il quitte Werben le 30 septembre au matin, traverse la rivière Dosse à Wusterhausen le 2 octobre et atteint Fretzdorf le 3 octobre. Hatzfeld, informé de la manœuvre de Baner, prend une formidable position sur les hauteurs s’éten­dant de Wittstock à la rivière Dosse. Baner va accepter le com­bat mais, fort de la douloureuse expérience de Nördlingen, il ne choisit pas d’attaquer les retranchements catholiques de front : il va tenter un double enveloppement.

Les différentes estimations de l’effectif de l’armée impériale et saxonne de Hatzfeld différent de 13 à 23 000 hommes, 18 à 19 000 hommes paraissant un bon compromis. Les différentes estimations donnent un chiffre comparable pour l’armée suédoise, 16 à 21 000 hommes, 18 000 hommes paraissant le plus vrai­semblable.

Alors que Torstensson (aile droite) et Leslie (centre) prennent pour objectif la colline de Scharfenberg, afin de déborder la gauche impériale, Stalhansk et King (aile gauche) vont tenter de déborder l’aile droite alliée. La réserve suédoise, commandée par Vitzthum, doit suivre, en soutien de Baner, Leslie et Karr. Stalhansk et King, ayant progressé lentement, n’arriveront qu’en fin de journée. Vitzthum, qui éprouve une haine terrible pour Baner, va pour sa part volontairement ralentir son avance.

Hatzfeld, ne comprend que tardivement la situation. Il mène alors personnellement trois de ses régiments de cuirassiers (Wildberg, Hatzfeld, Polniskow) pour parer à la menace. Le quatrième régiment (Schonickel), dont le moral a été très entamé lors d’un précédant combat, refusera de suivre le mouvement.

Apercevant les dispositions d’Hatzfeld, Torstensson emmène ses quatre escadrons d’élite occuper la position clef que forme la colline de Scharfenberg. Ses 950 cavaliers, fatigués par leur progression, vont pourtant se faire battre par les 1300 cuirassiers d’Hatzfeld. Baner apparaît alors à la tête de ses 1350 chevaux pour relever Torstensson mais les 8 escadrons d’Ulhefeld viennent dans le même temps renforcer Hatzfeld. Les Suédois sont peu à peu délogés du Scharfenberg. Bientôt, ce sont quatre brigades d’infanterie impériales qui débouchent en soutien de leurs cuirassiers. Après avoir délogé du bois les cinq cents mousquetaires commandés de Torstensson, les impériaux tentent de tourner la cavalerie suédoise. C’est à ce moment critique qu’apparaît Leslie : sa cavalerie charge aussitôt l’infanterie ennemie, mettant un terme à la tentative de débordement, alors que son infanterie se déploie. C’est alors que des cuirassiers impériaux – probablement les régiments Rittberg, Falkenstein et Puccheim, tombent sur le flanc de l’infanterie suédoise, taillant en pièce deux brigades. Mais la résistance héroïque de l’infanterie de Leslie permettra à Baner de tenir jusqu’au signal qui annonce l’entrée en scène de la seconde pince de la tenaille. L’arrivée de la cavalerie de Stalhansk face à Marrazino transforme ainsi cette dure journée en victoire suédoise. Vitzthum, qui faisait la sourde oreille aux appels de Baner, se résigne enfin à relever Leslie. Mais il payera cher cette désobéissance. La nuit tombe, donnant l’occasion à Hatzfzeld d’entamer une retraite ordonnée.

 

 

Les armées impériale et saxonne à Wittstock (1636)

Général en chef : lieutenant-général comte Melchior von Hatz­feld

Avant-Garde, dans le bois au dessous de Scharfenberg : 4 régiments de dragons à 250 hommes (régiments Bissinger, Gall a Burke, Leslie et Marrazino), soit 2 unités de dragons démontés.

Aile droite : Marrazino

Premier échelon (Marrazino) : 6 régiments de cavalerie (cuirassiers impériaux Marradas, régiments saxons Vitzthum, Schierstadt, Kalkstein, Trauditsch et Strein) en 9 escadrons : 3 escadrons de cuirassiers impé­riaux et 6 escadrons de demi-cuirassiers saxons.

Second échelon (Kalkstein) : 5 régiments de cavalerie (cuirassiers impériaux Wintz, régiments saxons Alt-Taube, Bose, Wolframsdorf et Rocahu) en 6 escadrons : 1 escadron de cuirassiers impé­riaux et 5 escadrons de demi-cuirassiers saxons.

Centre : duc Johann Georg Wettin, électeur de Saxe

Premier échelon (duc Johann Georg) : 7 « brigades » (ba­taillons) d’infanterie : 5 brigades impériales (Goltz, Manteuffel, Enan, Wallenstein et Colloredo) 1 brigade bavaroise de la Ligue (Thun) et 1 brigade saxonne (Bunau).

Artillerie : 17 pièces légères de bataillon (2 à 4 livres), 8 piè­ces moyennes (6 et 8 livres) et 5 pièces lourde (24 livres).

Second échelon (Wildberg) : 5 régiments de cavalerie (cuirassiers impériaux Ruck, régiments saxons Kalkreuter, Baudissin, Gersdorff et Hanau) en 7 escadrons : 1 escadron de cuirassiers impé­riaux et 6 escadrons de demi-cuirassiers saxons.

Troisième échelon : 6 « brigades » (bataillons) d’infanterie : 3 brigades impériales (Bourre, Hatzfeld, Strassoldo) et 3 brigades saxonnes (Schleinitz, Pforte et Bose).

Quatrième échelon : 5 régiments de cavalerie (régiments de cuirassiers impériaux Rittberg, Falkenstein et Pucheim, régiments brandebourgeois Alt-Burgsdorf et Duke Franz) en 5 esca­drons : 3 escadrons de cuirassiers impériaux, 2 escadrons de demi-cuirassiers brandebourgeois.

Aile gauche : Hatzfeld

Premier échelon (Hatzfeld) : 5 régiments de cavalerie im­périaux (régiments de cuirassiers Wildberg, Hatzfeld, Polniskow et Schonickel, régiment d’arquebusiers Del Maestro) en 8 escadrons : 6 escadrons de cui­rassiers et 2 escadrons d’arquebusiers.

Second échelon (Ulhefeld) : 6 régiments de cavalerie (régiments de cuirassiers Ulhefeld, Mansfeld, Montecuccoli, Harrach, Bissinger et Darmstadt) en 8 escadrons : 7 escadrons de cuirassiers impé­riaux et 1 escadron de cuirassiers du Hesse-Darmstadt.

Note : L’armée Impériale et Saxonne aligne 13 brigades d’infan­terie (autour de 9 000 hommes), 43 escadrons de cavalerie (9 à 9 500 cavaliers), 4 régiments de dragons (1000 hommes) et 30 canons.

Pour LM Tercios, les brigades/bataillons sont des escadrons classiques modernisés (Classic Squadron, option modernised). Les escadrons de cuirassiers impériaux sont cuirassiers et les escadrons saxons sont cuirassiers option modern cavalry. Les arquebusiers à cheval sont mounted arquebusiers et les dragons sont dragons. Pour l’artillerie, voir la ventilation entre light, medium & heavy dans la liste ci-dessus. L’artillerie légère sera transformée en regimental gun.

Au vu des effectifs, n’hésitez pas à diviser par 2 ou 3 le nombre de bataillons et d’escadrons !

 

L’armée suédoise à Wittstock (1636)

Général en chef : feld marshal Johan Baner

Aile droite – Torstensson

Premier échelon (Torstensson) : 2 régiments de demi-cui­rassiers suédois (Gadau et Klingsor) en 2 escadrons, 1 régiment finnois (Bjelke) en 2 escadrons, 1 unité de mousque­taires commandés, avec 2 pièces légère de ba­taillon (3 livres).

Second échelon (Baner) : 3 régiments de demi-cuirassiers livoniens et allemands (Courlande, Livonie et Wachtmeister) en 7 escadrons : 2 es­cadrons de demi-cuirassiers de Courlande, 2 escadrons de demi-cuirassiers livoniens et 3 escadrons de demi-cuirassiers allemands.

Troisième échelon : 3 régiments de demi-cuirassiers alle­mands (Franz Heinrich, Krakau et Schlang) en 6 escadrons.

Centre : Leslie & Karr

5 « brigades » (bataillons) d’infanterie : 1 bri­gade suédoise, 2 brigades écossaises (Leslie et Karr), 1 brigade de vétérans allemands (brigade bleue) et brigade alle­mande de Sabelitz, 20 pièces légères de bataillon (3 livres) et 20 pièces lourde (12-24 livres).

3 régiments de demi-cuirassiers allemands (Baner, Torstensson et Wurzburg) et 1 régiment de demi-cuirassiers suédois (Smaland) à un escadron suédois, pour un total de 5 escadrons.

Aile gauche : Stalhansk

Premier échelon (Stalhansk) : un régiment de cavaliers fin­nois à 2 escadrons (Wittenberg) et 4 régiments de demi-cuirassiers allemands (Stalhansk, Dewitz, Bruneck et Boy) en 9 es­cadrons.

Second échelon (King) : 6 régiments de demi-cuirassiers allemands (Glaubitz, Beckermann, Hoditz, King, Wopersnow et Stuart) en 9 escadrons.

Réserve : Vitzthum

4 « brigades » d’infanterie : 1 brigade suédoise (Thomasson) et 3 brigades allemandes (Wrangel, Rutven et Bauer), 10 pièces légères de bataillon (de 3 livres).

7 régiments de demi-cuirassiers allemands (Douglas, Goldstein, Jens, Duval, Pfuhl, Berghofer et Jarotzky) en 12 escadrons.

Note : L’armée suédoise aligne 9 brigades d’infanterie (7 500 hommes), 52 escadrons de cavalerie (10 500 cavaliers) et 60 ca­nons.

Pour LM Tercios, les brigades d’infanterie sont des bataillons réformés modernisés (Reformed batalions option modernised). La brigade suédoise et la brigade bleue allemande sont veterans. Les suédois n’utilisent en effet plus la « brigade suédoise » depuis la mort de Gustave Adolphe. Vous pouvez néanmoins utiliser des escadrons modernes pour les suédois mais en enlevant l’unité de mousquetaire. Les escadrons de demi-cuirassiers sont cuirassiers option modern cavalry (ou directement modern cavalry demi-cuirassiers si vous avez le supplément Kingdoms). Les escadrons de cavalerie finnois ont en plus l’option Fearless. Voir le calibre des pièces d’artillerie dans la liste ci-dessus. L’artillerie légère de bataillon sera transformée en regimental gun.

Au vu des effectifs, n’hésitez pas à diviser par 2 ou 3 le nombre de bataillons et d’escadrons !

Je n’ai pas vérifié l’équilibre en termes de budget. N’hésitez pas à donner quelques options supplémentaires à l’armée qui possède le budget le plus faible afin d’équilibrer les chances.