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Author: Timur le lent

Drapeaux Impériaux (I) 1618-1637

Drapeaux Impériaux (I) 1618-1637

Voici un bel échantillon de drapeaux, tous réalisés à partir des modèles détenus ou reproduits par l’Armémuseum de Stockholm.

La période 1618-1637 est celle de l’empereur Ferdinand II. Les drapeaux arborent ainsi souvent le sigle “F” ou “FII” en plus de la croix de Bourgogne. Les aigles à deux têtes sont encore rares. Les avers sont le plus souvent hypothétiques (j’ai rarement pu consulté à la fois l’avers et le revers d’un même drapeau).

 

Dimension réelle du drapeau ci-dessus : 253 x 215 cm

Dimension réelle du drapeau ci-dessus : 290 x 250 cm

Ci-dessus (et probablement ci-dessous) : drapeau de compagnie(s) du régiment Breuner, déjà présenté. Notez que le “F” peut être inversé entre le revers et l’avers.

 Ci-dessous: drapeaux de deux compagnies du régiment wallon de Merode (pris par les Suédois lors de la bataille d’Oldendorf) ; dimensions réelles : 295 x 250 cm.

Ci-dessous : deux drapeaux arborant un aigle ; le premier des deux fut utilisé à l’enterrement de Gustave Adolphe

Ci-dessous : de nombreux drapeaux arborant uniquement la croix de Bourgogne ; certains pourraient très bien appartenir à des régiments de la Ligue Catholique.

Le drapeau ci-dessus et celui ci-dessous appartiennent probablement au même régiment

Les 3 drapeaux ci-dessous appartiennent probablement au même régiment :

Les 3 drapeaux ci-dessous appartiennent au même régiment ; les compagnies y sont distinguées par un numéro en haut à gauche du drapeau :

Les 3 drapeaux ci-dessous ont été pris par les suédois à Landsberg en 1634 ; le troisième appartenait très probablement à un régiment bavarois.

Les 2 drapeaux ci-dessous, appartenant très probablement à un même régiment, mesurent 320 x 290 cm :

Ci-dessous : quelques variations sur un thème connu

Le drapeau ci-dessus aurait appartenu à un régiment polonais au service de l’Empire

 

Les 2 drapeaux ci-dessus appartenaient très probablement à un même régiment. Peut-être à un régiment espagnol.

Ci-dessus : drapeau d’une compagnie du régiment de Claudia de Medici (femme de Ferdinand-Karl d’Autriche-Tyrol) ; sa taille réelle est de 341 x 295 cm.

Le drapeau ci-dessus mesure 385 x 290 cm

 

Les 4 drapeaux ci-dessous appartiennent au même régiment ; les compagnies y sont distinguées par une lettre (je ne les ai pas tous reproduits mais les lettres présentes sur les drapeaux présents au musée de Stockholm sont A, D, E, I, N et 2 fois le R) :

Stéphane Thion

Franco-weimariens de Timur vs Tercios d’Ostap Bender

Franco-weimariens de Timur vs Tercios d’Ostap Bender

Ce jeudi, partie de LM Tercios avec Ostap. Mes franco-weimariens de Turenne affrontent ses espagnols. Objectif du scénario : conquérir les deux collines du centre de la table. Le déploiement des armées est en diagonale.
Côté belligérants, les Espagnols ont une nette supériorité en infanterie et artillerie : 4 tercios et 2 canons contre 3 bataillons et 1 canon.
Les franco-weimariens ont la supériorité en cavalerie : 4 escadrons de demi-cuirassiers vétérans contre 2 escadrons.

Bilan : match nul. Le régiment de La couronne a réussi à occuper la première colline puis à repousser un tercio de la seconde colline (qui a été pris de flanc par un escadron de cavalerie). Mais un escadron weimarien qui a emporté une batterie puis repoussé un escadron espagnol… fait fuir celui-ci sur la seconde colline après que le tercio ait dérouté !

Partie disputée et agréable. Ostap est conquis par la règle !

Drapeaux bavarois de la période française (1635-48)

Drapeaux bavarois de la période française (1635-48)

Après les drapeaux bavarois de la Ligue Catholique, voici quelques drapeaux bavarois de régiments bavarois durant la phase dite française de la guerre de 30 ans.

Ci-dessus : un drapeau pris par les suédois probablement à Wittstick (1637), Wolfenbüttel (1641) ou Jankau (1645) (d’après la version de l’Armémuseum de Stockholm).

 

Ci-dessus : 2 drapeaux d’un même régiment bavarois présent à Allerheim (1645). D’après une aquarelle de K.A. Wilke réalisée d’après une gravure d’époque représentant la mort de Mercy à Allerheim.

Ci-dessus : 3 drapeaux d’un second régiment bavarois présent à Allerheim (1645). D’après une aquarelle de K.A. Wilke réalisée d’après une gravure d’époque représentant la mort de Mercy à Allerheim.

Ci-dessus : drapeau d’une compagnie d’un régiment bavarois non identifié d’après K.A. Wilke (source originale non connue).

 

Stéphane Thion

 

L’armée française en 1643

L’armée française en 1643

Ci-dessus : Gassion en reconnaissance dans les bois environnants Rocroi, par Alphonse Lalauze (1898)

L’infanterie française

Au début de l’année 1643, l’infanterie française compte 166 régiments dont 25 étrangers pour un total estimé de 218 000 hommes. Les régiments peuvent être à 30 compagnies, comme les Gardes françaises, les vieux corps et une partie des petits vieux, ou de 10 à 20 compagnies pour les régiments non entretenus. Les vieux corps (Gardes françaises, Picardie, Piémont, Champagne, Navarre, Normandie, la Marine) et les petits vieux (Rambures, Nerestang, Vaubecourt, La Roue, Villandry, Persan, Sault, Couvonges, La Meilleraye) forment l’essentiel des régiments dits entretenus ou permanents, c’est à dire qui ne seront pas licenciés une fois la paix revenue.

Les compagnies françaises comptent en général une cinquantaine d’hommes. Les compagnies liégeoises, allemandes, irlandaises et écossaises en comptent théoriquement une centaine, les compagnies suisses 200. Sur le champ de bataille, chaque régiment à 30 compagnies forme deux bataillons de 8 à 900 hommes et chaque régiment à 20 compagnies forme un bataillon de 1 000 à 1 200 hommes. Les régiments de 10 et 12 compagnies sont réunis par deux pour former un bataillon. L’encadrement d’une compagnie comprend un capitaine, un lieutenant, un enseigne ou sous-lieutenant, deux sergents armés de hallebardes, trois caporaux, trois anspessade et un tambour. Les caporaux et les anspessades avaient l’armement des soldats qu’ils commandaient.

Le 15 janvier 1643, le Roi écrit à Michel le Tellier, alors intendant de l’armée d’Italie : « Ayant considéré que la plupart des régiments d’infanterie que j’ai mis à 30 compagnies ne sont guère plus forts qu’ils n’étaient quand ils en avaient moins, j’ai décidé de les réduire à 20 compagnies, sauf les vieux corps, les petits vieux et ceux considérés comme tels (Picardie, Piémont, Champagne, Navarre, Normandie, la Marine, Rambures, Nerestang, Vaubecourt, La Roue, Villandry, Persan, Sault, Couvonges et la Meilleraye). Dans chaque régiment, on ne conservera que les 20 compagnies les plus fortes et on y incorporera les soldats des compagnies supprimées. Comme je trouve que les enseignes sont inutiles dans l’infanterie, je ne conserve par régiment que deux enseignes, un à la compagnie mestre de camp, et un à celle du premier capitaine. On licenciera de suite les enseignes des régiments de 20 compagnies. Dans les vieux régiments qui restent à 30 compagnies, les enseignes qui existent seront conservés, mais on ne remplira pas les vacantes jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus que deux par régiment ». Les enseignes supprimés furent envoyés dans les douze compagnies royales créées un mois plus tôt.

Cette lettre à Le Tellier ne fait que confirmer le règlement du 10 octobre 1642. Cette ordonnance ajoute que, pour prétendre être payées, les compagnies devront se présenter complètes à la montre, c’est à dire la revue, sur le pied de 56 hommes chacune, et 150 hommes pour les compagnies royales. Enfin, l’article XXIII de ce règlement précise que les « capitaines d’infanterie seront obligés d’avoir les deux tiers de leurs soldats armés de mousquets, & le tiers de piques ». Depuis 1640, il n’y a plus que les piquiers des Gardes françaises qui portent le corselet, c’est à dire la cuirasse, contre l’avis des anciennes ordonnances, comme celle du 14 juillet 1636. Les piquiers avaient pris l’habitude d’enlever ces armes, ou pièces d’armure.

Quant à la tenue, seules les Gardes françaises semblent avoir été revêtues d’un semblant d’uniforme. Le jeune d’Artagnan, qui est alors aux Gardes Françaises, en témoigne lorsqu’il écrit que de tous les assassins envoyés par son ennemi Rosnay pour le tuer, « il n’y en avait pas un qui me reconnut encore pour être du régiment (des Gardes françaises). Comme ils étaient du premier bataillon, & que je n’était que du second, nous ne nous étions point encore trouvé ensemble. (…) Quand ils m’avaient vu ce n’avait été qu’avec un autre habit que celui du régiment ». Si l’on en croit une lettre de Louis XIII au prévôt des marchands, datant du 27 octobre 1627, les habits des gardes se composent de « pourpoint, jupe à longues basques, haut & bas-de-chausses, de bure minime, teinte en laine ». Mais cela n’empêchait pas le Roi ou les intendants, lorsqu’ils le pouvaient, d’équiper plus ou moins uniformément leur infanterie. Ainsi, le 27 octobre 1641, Mazarin écrit à Le Tellier, alors intendant de l’armée du Piémont, qu’il recevra « l’ordre de faire faire des habits à tous les fantassins de l’armée ». Et celui-ci recevra 5400 paires d’habits un mois plus tard. En 1644, alors qu’il prenait en charge le commandement de l’armée d’Allemagne, le vicomte de Turenne « fit remonter à ses dépends 5 000 cavaliers & habiller 4 000 fantassins ». Le 24 juillet 1646, le parlement de Bretagne ordonnera aux communautés « de fournir à chaque soldat un habit neuf de bonne bure complet, avec deux chemises, un chapeau, une paire de souliers et une épée ». Enfin, le 10 octobre 1647, le Roi ordonne à la ville de Paris, de fournir 1 600 habits complets dont « un quart pour ceux de grande taille, un autre quart pour les plus petits et la moitié pour les moyens ». À cette occasion, Michel Le Tellier essaiera d’imposer un modèle : « Monsieur, je vous envoie un pourpoint ou juste-au-corps qu’on a fait faire ici pour servir de modèle de tous ceux qui seront fournis par les principales villes du royaume auxquelles Sa Majesté en a demandé pour servir aux soldats de nos armées ». Mais cette demande ne pourra être mise en oeuvre avant 1648 et donc bien après la bataille de Rocroi.

La liste des régiments d’infanterie présents à Rocroi est listée dans le scénario sur la bataille. En complément, voici la liste de l’ensemble des régiments d’infanterie au service de la France au début de l’année 1643 :

  • Régiments à 30 compagnies : Gardes françaises, Picardie, Piémont, Champagne, Navarre, Normandie, la Marine, Rambures, Vaubecourt, Lyonnais, Turenne, la Meilleraye, Langeron, Douglas-écossais, Roussillon, Enghien, Conti, Persan.
  • Régiments à 20 compagnies : Gardes suisses, Auvergne, Nerestang, Sault, Poudens-St-Vallier, Lorraine, Plessis-Praslin, Bourdonné, Montausier, Castelmoron, Touraine, Vaillac, La Tour, Aiguebonne, Provence, Annevoux, Nettancourt, Espagny, Grancey, Effiat, Navailles, Tonneins, Vidame d’Amiens, Bussy-Lameth, Vervins, Houdancourt, Florinville, Grandpré, Roquelaure, Lamothe-Houdancourt, Guiche-étranger (liégeois), Lambertie, La Chabrouillaye, maréchal de Brézé, Rébé, Vandy, Huxelles, Roqueservières (allemand), Batilly, Quincé, Biscaras, Castelnau-Mauvissière, Roqueservières français, Bellefonds, Aubeterre, Montpezat, Bourgogne, Périgord, Clauleu, Bretagne, la Suze, Beauce, Bonne, Noailles, Roucherolles, Boissy, Melun, Marquis de Brézé, les Galères, les ïles, le Havre-de-Grâce, Béarn, Languedoc, Poitou, Saintonge, du Tot, Nangis, Espenan, Rasilly, d’Estrées, Villequier, du Passage, Ventadour, Courcelles, Mirepoix, d’Harcourt-Artois, Castrevieille, Castelan, Sauveboeuf, Clermont-Vertillac, la Couronne, Montpeyroux, Kaergroet, Kolhas (allemand), Gesvres, Tavannes, Dauphiné, la Douze, Guebriant, Grignols, Souvigny, Averne, Wall (irlandais), la Feuillade, Oysonville, Estrades, Lesdiguières, Gonnor, Gaderousse, Lannoy, Matha, Sivron, la Mézanzère, Grammont, Fronzac, Laval, comte d’Alais, l’Eglise, Palliers, la Prée, Auduze.
  • Régiment à 18 compagnies : Mignières.
  • Régiments à 15 compagnies : les Vaisseaux, Schombeck (allemand).
  • Régiments à 12 compagnies : Gardes-écossaises, Saint-Etienne, Brasseux, Boisse, La Jonchère-la Ferté, Axtein (allemand), Lignières, Praromann (suisse), Roll (suisse), Bridieu.
  • Régiments à 10 compagnies : Mondejeu, Saint-Paul, Bellebrune, Molondin (suisse), Coosle (irlandais), du Buisson, Zillard (allemand), Feuquières, Rasilly (allemand), Notaf (allemand), Ehm (allemand), Fitz-Williams (irlandais), Belings (irlandais), Lenty (écossais), Watteville (suisse), Metz, Maleyssis, Lermont, Montécler, Am Büchel (suisse), Mazarin-italien, Foulartou (écossais).
  • Régiment à 9 compagnies : Rhoon (suisse).

La cavalerie française

Une première tentative ayant échoué en 1635, le Cardinal de Richelieu ordonne, le 24 janvier 1638, la création de 36 régiments de cavalerie français, composés chacun de 8 compagnies de chevau-légers et une compagnie de mousquetaires. Antoine de Vincart dira d’ailleurs que, à Rocroi, « la cavalerie française était divisée en régiments et chaque régiment ne faisait qu’un groupe de cuirassiers et un petit groupe de carabiniers ».

Avec les 25 régiments de cavalerie étrangers au service de la France, principalement weimariens, la France peut alors compter sur 61 régiments, nombre qui passera rapidement à 70 unités, auxquels s’ajoutent les compagnies de gendarmerie non enrégimentées, et la Maison du roi (les quatre compagnies de Gardes du Corps, les gendarmes et chevau-légers de la garde, la compagnie de mousquetaires du Roi). Selon l’ordonnance du 15 mai 1638, les compagnies de gendarmerie restent franches (non enrégimentées) et doivent servir de garde au général d’armée. Le règlement d’octobre 1642 exige que « les compagnies de gendarmes & chevaux-légers seront payées à la première montre sur le pied de 60 hommes chacune, & celles de carabins pour 50 chacune, le tout officiers compris ».

Six régiments de dragons avaient été formés le 27 mai 1635, à partir des compagnies de carabins : les régiments Cardinal, Alègre, Brûlon, Bernieules, Mahé et Saint-Rémy. Il n’en restera théoriquement qu’un en 1643, le régiment des Fusiliers à cheval de son Eminence, qui a remplacé les dragons du Cardinal en janvier 1638. Il sera renommé Fusiliers à cheval du Roy le 1er août 1643. Les Fusiliers du Roi, ou Fuzeliers comme on disait à l’époque, « ont été établis au lieu des dragons & carabins, dont il ne se voit plus en France », tout au moins en 1648. L’effectif de ces fusiliers n’est pas fixe et il est possible de l’augmenter en faisant prendre « des fusils a quelques compagnies de cavalerie légère ». Mais ils servent réellement comme des dragons, étant « obligés de mettre pied à terre aux occasions où on manque d’infanterie ».

Durant les années 1635-36, à l’imitation des Hongrois et des Suédois, l’équipement du cavalier français va s’alléger. Certains ayant pris l’habitude de se débarrasser de toutes leurs protections, l’ordonnance du 14 juillet 1636 insiste alors pour que « les gens de cheval aient la cuirasse pour le moins ». Et cette habitude va se poursuivre puisque  l’ordonnance d’octobre 1642 rappelle une fois de plus que « les capitaines de cavalerie seront obligés d’avoir leurs soldats armés chacun d’une cuirasse, d’un pot, & deux pistolets, le tout en bon état ».  À cette époque, c’est l’état qui fournit cet équipement. Sirot nous le confirme lorsqu’il écrit qu’en 1642, on lui ordonna « que toutes les compagnies seraient remises à 30 cavaliers, & que l’on donnerait au capitaine 200 livres pour chacun cavalier, afin d’en faire la recrue avec une montre entière ; ce qui fut aussitôt exécuté & l’argent délivré. Les recrues se firent en moins d’un mois, & les cavaliers se trouvant du nombre qu’on le désirait, le maréchal de Guiche me fit délivrer les armes pour les armer, que je distribuai à tous les régiments ; mais il ne s’y trouva que pour armer 2 000 chevaux, & il en restait encore 1 000 qui étaient sans armes ». Les compagnies de gendarmes, dont plusieurs seront présentes à Rocroi, sont équipées plus lourdement. L’État de la France de 1648 précise que « ces gens d’armes ont armes complètes – c’est à dire cuirasse, cuissards, brassards, etc – & sont payés pour deux chevaux, & partant obligés d’avoir avec eux un homme de service ».

Quant à la tenue, seuls les gardes, tels que les mousquetaires du Roi ou les gardes des princes et maréchaux, portent un semblant d’uniforme, sous la forme d’une casaque.  Les cavaliers du régiment Royal semblent avoir porté une casaque à Rocroi, tout au moins son mestre de camp, le vicomte de Montbas. Mais l’ancienne couleur rouge du Cardinal de Richelieu a probablement été remplacée par la couleur bleue du Roi, en gardant la croix blanche.

Le déploiement d’une armée

Le maréchal de bataille est une charge créée par Louis XIII, probablement peu avant sa mort. C’est à lui que revient la responsabilité de régler l’ordre de marche et de ranger l’armée en bataille. Il est aidé dans cette tâche par des sergents de bataille. Le chevalier de La Valière fut le premier connu sous ce titre. Auparavant, les sergents de bataille remplissaient une partie de ces fonctions.

Une armée en marche est à cette époque répartie en trois corps : avant-garde, bataille et arrière-garde. Les troupes en marche conservent en principe 40 pas entre les escadrons et 25 pas entre les bataillons. La disposition d’une vaste armée sur un champ de bataille est une phase critique qui doit prendre en compte les éléments du terrain, ses dimensions et le déploiement de l’ennemi. Selon La Valière, « on met l’armée sur trois lignes, dont la première s’appelle avant-garde, la seconde bataille, qui sont à peu près de même force, & la troisième arrière-garde, lorsqu’elle est à peu près de la force des autres, ou corps de réserve, lorsqu’elle est beaucoup plus faible. On met l’infanterie au milieu, & la cavalerie sur les ailes ; on doit faire les escadrons au moins 80, 100 ou 120 maîtres, & de 200 au plus, & on ne fait plus présentement que de 3 de hauteur. Les bataillons sont de 6, 7 à 800 hommes, & 1 000 au plus, dont les piquiers font le milieu, & les mousquetaires les ailes, & se mettent à 6 de hauteur aux bonnes troupes, & 8 aux moindres. (…) Les bataillons & escadrons de l’arrière-garde se mettent ordinairement vis à vis des intervalles des troupes de la bataille. Il y a diverses façons de disposer ces trois corps, chacune desquelles on a donné des noms particuliers, comme la croix, l’échiquier, le cinquain, le fixain, & plusieurs autres qui n’ont point de nom. Mais la plus ordinaire est la croix, & c’est l’ordre le plus serré, parce que les troupes de l’arrière-garde sont vis à vis de celles de l’avant-garde  ». L’artillerie, fauconneaux et faucons de petit calibre, couleuvrines moyennes et bâtardes, grandes couleuvrines de 15 livres ¼ de calibre ou canons de plus de 33 livres, couvrent généralement de front de l’infanterie. Des mousquetaires peuvent être déployés en avant, en tirailleurs ou enfants perdus, ou sur les flancs, en pelotons de mousquetaires commandés, intercalés entre les escadrons de cavalerie.

Gassion avait l’habitude d’intercaler des mousquetaires entre ses escadrons de cavalerie, comme l’avaient fait avant lui Coligny et Henri IV, puis Gustave-Adolphe, sous lequel il servit de 1630 à 1632. Un biographe du XVIIe siècle nous a décrit cette pratique lors d’un combat mené par lui en 1641, après la prise d’Arras : « Gassion rassembla ses troupes, les mit en bataille sur deux lignes, coula des pelotons d’infanterie dans les intervalles des escadrons, & en cet ordre, marcha droit à l’ennemi. (…) On s’approcha, Gassion essuya le premier feu des ennemis & réserva la décharge de son infanterie jusqu’à ce qu’elle fut à deux ou trois longueurs de piques de distance de leur aile. Mais aussi elle fit un étrange fracas & éclaircit beaucoup les premiers rangs. Gassion avec sa cavalerie fondit en même temps sur eux ».

 

Stéphane Thion

Drapeaux saxons (1631-34)

Drapeaux saxons (1631-34)

Tous les drapeaux ci-dessous sont d’après J. Belaubre :

Ci-dessus : drapeaux de 3 compagnies du régiment de Schwalbach

Ci-dessus : drapeaux de 3 compagnies du régiment Starschadel (le premier est celui de la compagnie colonelle)

Ci-dessus : drapeaux de 3 compagnies du régiment Löser (le premier est celui de la compagnie colonelle)

Ci-dessus : drapeaux de 2 compagnies du régiment Vitzthum (le premier est celui de la compagnie colonelle)

Ci-dessus : drapeau d’un régiment non identifié.

Ci-dessus : 2 drapeaux d’un régiment non identifié (le premier est celui de la compagnie colonelle).

        Ci-dessu : 2 drapeaux provenant de 2 régiments non identifiés différents.

 

Stéphane Thion

Guidons bavarois de la Ligue Catholique

Guidons bavarois de la Ligue Catholique

Ci-dessus : guidon des gardes de Tilly à Breitenfeld (d’après K.A. Wilke et un exemplaire de l’Armémuseum de Stockholm). Je n’ai que l’aperçu d’un des deux côtés de ce guidon qui avait des motifs différents sur l’avers et le revers.

Guidon de cavalerie bavaroise (?) d’après un exemplaire de l’Armémuseum de Stockholm.

Ci-dessus : guidons bavarois d’après K.A. Wilke

Ci-dessus : guidon de cavalerie bavaroise (Armémuseum de Stockhom, taille réelle : 57 x 49cm)

 Ci-dessus : guidon de cavalerie aux armes de Pappenheim, appartenant peut-être à ses gardes du corps (Armémuseum de Stockholm) ; les armes de Pappenheim ont été rajoutées en surimpression afin d’être plus visibles.

Ci-dessus : reconstitution possible du guidon des dragons de Pappenheim, d’après un modèle comparable de l’Armémuseum de Stockholm.

Stéphane Thion

Drapeaux bavarois au sein de la Ligue Catholique

Drapeaux bavarois au sein de la Ligue Catholique

L’armée de la Ligue Catholique, commandée par le lieutenant général comte Jean Tserclaes de Tilly entre 1620 et 1632, était composée essentiellement de bavarois, de wallons, de troupes allemandes recrutées dans les principautés allemandes et bien sûr d’unités imériales. Le corps espagnol de Cordoba se joignit à cette armée à plusieurs occasions (batailles de la montagne blanche, de Wimpfen, et d’Hochst).

Voici quelques drapeaux appartenant à des régiments ayant appartenu à cette armée :

Ci-dessus : 2 drapeaux du régiment Alt-Tilly en 1632 selon plusieurs sources (e.g. Hostorischer Bilderdienst, 2009). K.A. Wilke attribue pour sa part celui de couleur bleue à une compagnie de Schützen (chasseurs) du régiment Pappenheim en 1642. Je ne crois pas à cette seconde hypothèse. Le premier régiment Pappenheim, qui deviendra Alt-Pappeheim, levé en 1621, était bavarois (voir les drapeaux de ce régiment plus bas dans cet article). En 1631, avant la mort du comte Gottfried Hendrich von Pappenheim à Lützen (1632), il semble qu’un autre régiment d’infanterie Papenheim ait été levé, de recrutement allemand. Ce régiment était encore actif en 1642 mais il s’agissait alors d’un régiment impérial et non plus bavarois. De fait, les drapeaux de ce nouveau régiment auraient dû arborer soit la croix bourguignonne, soit l’aigle impérial, soit le sigle de l’empereur Ferdinand III (FIII). La version jaune est une copie d’un exemplaire détenu à l’Armémuseum de Stockholm.

Ci-dessus : drapeaux de 2 compagnies du régiment Jüng-Tilly (Armémuseum de Stocholm)

Le “M” est celui de Maximilien Wittelsbach, Duc-Electeur de Bavière.

Ci-dessus : 4 drapeaux de régiments bavarois d’après des copies réalisées en 1677 (Armémuseum de Stockholm) ; les 2 derniers appartiennent très probablement à 2 compagnies d’un même régiment.

Ci-dessus : drapeau d’une compagnie d’un régiment bavarois (probablement une autre compagnie du même régiment que celui juste au-dessus), d’après K.A. Wilke.

Ci-dessus : drapeau d’une compagnie d’un régiment de la ligue catholique (probablement du régiment Herbersdorf).

Ci-dessus : drapeau d’une compagnie du régiment bavarois de Fürstenberg ou de Fugger d’après K.A. Wilke.

Drapeau d’une compagnie d’un autre régiment bavarois d’après K.A. Wilke.

Drapeau probablement bavarois d’après une copie réalisée en 1677 (Armémuseum de Stockholm). Peut-être une unité montée.

Ci-dessus : 3 drapeaux de compagnies (parmi les 10) du régiment d’infanterie de Pappenheim.

Ci-dessus : Très beau drapeau d’un régiment bavarois (Arméemuseum de Stockholm).  Selon K.A Wilke, il s’agirait du drapeau d’un régiment de dragons. Au vu de la forme et de la taille du drapeau, je doute de cette hypothèse.

Ci-dessus : guidon des gardes de Tilly à Breitenfeld (Armémuseum de Stockholm). Je n’ai que l’aperçu d’un des deux côtés de ce guidon qui avait des motifs différents sur l’avers et le revers.

Stéphane Thion

Guidons de cavalerie saxonne

Guidons de cavalerie saxonne

Quelques guidons de cavalerie de Saxe-Electorale d’après K.A. Wilke :

Guidon aux armes de l’Electeur :

Guidon de l’escadron de Gardes du Corps d’après J. Belaubre :

Guidon de la compagnie colonelle du régiment Maetsch :

Guidons de plusieurs compagnies du régiment Kalkstein (le premier guidon est celui de la compagnie colonelle) :

Guidon d’une compagnie d’un régiment saxon,  probablement du régiment Taube en 1631 (puis 1er régiment de Gardes du corps en 1632) dont les couleurs étaient noir et argent :

Guidon d’une compagnie d’un régiment saxon,  probablement du régiment Hochkirch (1631-32) dont les couleurs étaient noir et or:

Guidon de la compagnie colonelle du régiment Meissen d’après J. Belaubre :

Guidon d’un régiment de Dragons Taube d’après K.A. Wilke :

Guidon du régiment de Dragons von Arnim (Armémuseum de Stockholm) :

Stéphane Thion

Guidons de cavalerie française

Guidons de cavalerie française

Quelques guidons de cavalerie française :

Ci-dessus : Guidons de cavalerie d’après K.A. Wilke

Ci-dessus : Guidon du régiment de cavalerie de Turenne  d’après K.A. Wilke

Ci-dessus : Guidon de régiment de cavalerie d’après une gravure de 1658, probablement du régiment Mestre-de-camp général

Ci-dessus : 5 guidons inspirés du tableau  La prise de Privas (28 mai 1629) (Château de Versailles).

Le premier guidon appartient peut-être aux gardes du corps, gendarmes ou chevaux légers du Roi qui étaient présents au siège.

Ci-dessus : le guidon du régiment de cavalerie Cardinal-duc est fréquemment représenté aux armes du Cardinal-duc de Richelieu (par Marbot, Rousselot, Gerrer et al.).

 

Stéphane Thion

Guidons de cavalerie espagnole

Guidons de cavalerie espagnole

Guidons de cavalerie espagnole d’après les aquarelles de K.A. Wilke :

Ci-dessous, guidon de cavalerie des compagnies des Gardes du Cardinal-Infante représenté d’après la description de “El Viaje del Infante Cardenal Don Fernando de Austria” (1635) :  “Yva delante la compania de la Guarda de arcabuzeros a cavallo con su capitan el marques de Orani, muy montada y armada ; luego siguio la luzida tropa de la Corte con zu Alteza, y tras su persona imediatamente enarbolado el guion, que era de seda carmosi bordado todo de oro, tenia de la una parte un Christo crucificado, y de la otra, nuestra senora de la concepcion. Tras el yva la compania de la guarda de lanças”.

Traduction : “La compagnie de la garde des arquebusiers à cheval marchait devant, avec son capitaine le marquis d’Oran, bien monté et armé. Puis suivait la cour avec son Altesse, et après sa personne était arboré le guidon, tout de soie cramoisie toute bordée d’or, avec d’un côté un Christ crucifié, et de l’autre notre dame de la conception. Puis suivait la compagnie de lanciers de la garde”.

Le Cardinal-Infante Ferdinand emmena avec lui 2 compagnies de gardes du corps (une de lanciers et une d’arquebusiers à cheval) dans son “voyage” de 1633-34 qui le mena à Nördlingen. Ces deux compagnies étaient alors commandées par le marquis d’Oran (el Marques de Orani) et comptaient 230 chevaux à elles deux. En mai 1634, alors que le Cardinal-Infant est à Milan, le chroniqueur dit que ces deux compagnies comptaient 150 hommes chacune et qu’elles étaient constituées en majorité de bourguignons.

Guidons de cavalerie espagnole d’après les tableaux de Snayers :

Guidons de cavalerie espagnole à Rocroi d’après les “trophées de Rocroy” de N. Cochin (interprétation) :

 

Guidon de cavalerie espagnole pris par les Suédois (Taille : 45 x 40 cm ; Armémuseum de Stockholm) :

Guidon de dragons espagnols pris par les Suédois (Taille : 53 x 60 cm ; Armémuseum de Stockholm) :

Stéphane Thion

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