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Les 10 meilleurs généraux de la Guerre de Trente ans, par Stéphane Thion

Les 10 meilleurs généraux de la Guerre de Trente ans, par Stéphane Thion

Jérémy de la Taverne d’Imrahil reçoit Stéphane Thion pour évoquer les 10 meilleurs généraux de la Guerre de Trente ans.

* Deux erreurs à modifier sur la fin de l’émission. C’est Mélo et non Piccolomini qui remporte la belle victoire d’Honnecourt sur les français en 1642. Avant de subir une défaite à Rocroi l’année suivante. Et pour Piccolomini, il fut un excellent général de cavalerie et c’est à Thionville qu’il remporta sa seule victoire comme général d’armée.

Présentation d’une liste d’armée française pour Tercios: l’Armée des protestants français devant Montauban en 1621

Présentation d’une liste d’armée française pour Tercios: l’Armée des protestants français devant Montauban en 1621

Présentation d’une liste d’armée française pour Tercios :

l’Armée des protestants français devant Montauban en 1621

Cette armée correspond à la liste qui a été jouée pour la Convention Tercios du 2 et 3 avril 2022. Elle se base sur la liste d’armée française mais exploite certaines possibilités afin de restituer les particularités des armées huguenotes (nom donné aux protestants français). Ces troupes furent placées sous le commandement en chef du duc Henri de Rohan lors des trois « guerres de Rohan » de 1621 à 1629 que les historiens nomment aussi les « révoltes huguenotes » . Elle sont en fait de véritables guerres, tout à fait comparables en effectifs combattants et moyens à la guerre civile anglaise sur laquelle nous somme plus que largement documentés par la littérature militaire anglo-saxonne.

Les troupes protestantes au siège de Montauban 

Milices montalbanaises au combat à Villebourbon lors du siège, lors de la sortie où fut tué Mayenne, commandant des troupes royalistes, détail d’une gravure (BNF)

Nous avons pas mal de documents d’archives et de sources concernant les troupes protestantes au siège de Montauban. Etienne Joly donne une ordre de bataille pour les troupes de Montauban, de l’infanterie, la cavalerie et l’artillerie (40 pièces dont 6 canons, 15 couleuvrines et d’autres pièces légères) :

Le comte d’Orval, François de Béthune fils de l’ancien ministre d’Henri IV, Sully, est le véritable chef durant le siège, Rohan ayant quitté la ville en août pour Castres.

Il a personnellement recruté une compagnie de 50 gendarmes et 30 gardes à cheval (mousquetaires ou carabins) portant, selon l’usage, des casaques aux armes de leur maître. (blanches barrées de rouge).

– Son régiment à 10 enseignes ,

-Le régiment de Quercy

-Le régiment de Montpouillan (Fils du Duc de la Force) futur régiment de Belsunce en 1653

150  gentilshommes volontaires

3 cornettes de chevaux légers (formation incomplète) soit environ 300 cavaliers

30 compagnies bourgeoises (200h chacune en théorie) soit 4000 hommes en tout.

Le recrutement est principalement local, les villes, les seigneurs lèvent , équipent et habillent des compagnies auprès d’une population directement concernée par la défense de ses croyances. Les assemblées donnent « commission d’y lever 4000 hommes », comme par exemple en Cévennes « tant de peiz que de cheval » pour Châtillon en 1621.  Les places de sureté comme Montauban, La Rochelle, Nîmes et Montpellier entretiennent un état de défense quasi permanent au sein des populations, ainsi Montauban,  le récit des guerres de Louis XIII indique qu’elle comporte« grande quantité de gens aguerris , tant par le naturel de la nation, que pour le long usage et pratiques ordinaires des armes, qu’ils ont maniées durant les troubles et les guerres civiles ».

Comme on le verra plus tard dans la New Model Army de 1642, ces troupes sont fortement disciplinées et endoctrinées. Le règlement, influencé par la rigueur calviniste, veille particulièrement à la discipline et à la moralité des soldats, le choix des pasteurs , donne défense de jurer et de mener une vie licencieuse. Les soldats et capitaines devront donner l’exemple et « seront exhortez d’avoir des pasteurs ordinaires » dans les compagnies (Mercure 1621). On précise bien l’interdiction de piller les paysans et de payer le logement (art 18 les capitaines répondront des excès et malversations de leurs soldats.). Les pasteurs jouent un rôle important et souvent paient de leur personne au sein des compagnies. Le comte Chastenet de Puységur nous l’atteste dans ses mémoires « Rohan et le comte d’Orval, son beau frère deuxième fils de Sully avaient recruté pour son compte un régiment fort de 10 compagnies, ils organisent la défense et nomment le marquis de la Force en commandant de la Place. Il divisa les habitants valides en 30 bataillons assistés de pasteurs comme Chamier, commandés par de bons officiers, continuellement exercés et soumis à une discipline vigilante et rigoureuse ». Ce même pasteur Chamier  meurt , coupé en deux par un boulet , alors qu’il repousse un assaut «  lequel estant armé de cuirasse et d‘une pique, s’étant levé sur le terrain près le bastion du Moustier, fut frappé du canon à l’endroit du ventre duquel sortirent les boyaux » [1]  . Les catholiques firent de sa mort spectaculaire un poème peu élogieux…En Cévennes, lors de la 2e guerre , Rohan fait précéder son entrée de pasteurs lisant les écritures. Nous sont parvenus les textes des prières des soldats protestants, dont celle du matin :

«Notre père… puisqu’il t’a plu nous faire la grâce de passer la nuit … pour ce que notre fragilité pourrait être cause sans ton aide spéciale, de nous faire facilement abuser des armes que tu nous as mises à la main, nous te supplions … que suivant l’enseignement de la Sainte Parole, en nous contenant de nos gages, et vivant en toute sobriété et modestie, sans noise, mutinerie, batteries, pilleries, blasphèmes, paillardise ni autre excès, tu nous fasses la grâce de cheminer en ta crainte, et nous employer saintement  en cette vocation des armes, à la quelle tu nous as appelés »

Toutefois, la motivation des ces troupes est locale. Envoyées trop loin, elle peuvent se débander comme ce régiment Cévenol envoyé en Ariège qui n’atteint jamais le Mas d’Azil, les deux tiers des hommes s’en étant retournés. De  même, Les Cévenols du capitaine Durfort, s’en retournant de Montauban, qu’il venaient de secourir seront pris en embuscade en annihilés près de la Lavaur au début de l’année 1622. On s’appuie aussi sur des troupes soldées « permanentes » , ainsi que des mercenaires.  Ceux-ci sont présents  à la Rochelle, Montpellier et Montauban. Ils sont Escossois ou anglais, comme les 600 anglais défendant la Rochelle, mais aussi hollandais, tels ces 200 hommes venus de Montélimar au siège de Lune et une compagnie de « chevaux légers écossais » commandés par un Stuart à Montpellier. Selon l’Histoire de la province du Languedoc de Dom Vayssette, un chargement d’armes venu des Pays bas s’échoue vers Aigues -mortes en 1621, puis un deuxième est saisi à Sète . Donc les protestants reçoivent bien des secours de Hollande, en matériel, mais aussi en hommes. 

Milices « règlées » de Montauban (détail d’un gravure du siège, BNF)

Certains mercenaires sont même des catholiques, risquant la condamnation à mort en cas de capture, et tous ont les mêmes défauts inhérents à ce type de troupe : pillage, indiscipline. En moyenne, les troupes protestantes, défendant leurs terres et leurs communautés sont notoirement moins pillardes que celles du roi qui « font le dégast », ne s’en prenant qu’aux bien des églises. Le règlement prévoit aussi la question des rançons puisque cette coutume perdure.

A Montauban, Montpellier et la Rochelle on trouve aussi la présence d’au moins une compagnie de « femmes desquisées en hommes et armées et furieuses »[1]  qui participent activement à la défense et galvanisent les troupes. Beaucoup de femmes servent aussi lors des sièges, apportant les fascines lors des sorties et des assauts. Les plus nombreux témoignages sont ceux de Montauban où le consul Natalis évoque jusqu’à « 300 femmes avec armes, cailloux et pelles lesquelles Dieu arma d’un si merveilleux courage que jaçoit , après que la mine eut joué …. Elles auraient accouru, non seulement jusque ladite brêche mais encore aucunes d’elles sortirent avec nos dits soldats jusques aux dites gabionnades combattant nos dits ennemis à grands coups de cailloux »

Natalis, 1er consul de Montauban raconte qu’au 4e jour de septembre , contre ville-bourbon : «Monsieur du Mayne fit donner un assaut au dit Ville-Bourdon avec environ deux mille hommes, les premiers desquels gagnèrent la demi-lune qui était au-devant du portal et seraient entrés dans les fossés des basions, contre lesquels avoient mis six eschelles faites de telle façon que deux hommes pouvoient aisement y monter de front….aucuns estoient parvenus jusques au bout et se seroient prins avec leurs mains d’autant que lesdictes eschelles estoient courtes aux barricades pour grimper dessus mais une jeune  fille avec une desdictes faux leur coupa les doigts au oremier et le fit tomber dans le fossé….Il y eut au dit assaut quelques femmes si courageuses qu’elle s’y présentèrent, tirèrent de mousquetades, et repoussant nos dits ennemis avec autres long bois en tuèrent plusieurs. Nous eûmes une marque spéciale de l’assistance du seigneur, lequel , à même heure, fit paraître l’arc en ciel, ores il fut net et clerc précise encore plus loin sur ce même assaut : «  se présenta une aussi grand multitude d’elles armées les aucunes de piques ou de demi-piques, autres de hallebardes, autres de faux à faucher près , manchées à rebours, autres avec des cailloux et autres des haches , avec les quelles armes sans craindre furie du canon qui jouait , ni les coups de mousquetades, même et qui… sans s’étonner de celles qui tombèrent mortes à leurs pieds des dits coups,  elles rompaient des piques des dits ennemis, en blessaient plusieurs et les culbutaient des échelles dans les fossés, voire jusques à être descendues dans iceux par les casemates et là à aider à en tuer plusieurs. En somme plusieurs attestèrent qu’elles n’avaient guère moins combattues que nos soldats même »[2]

Le 28 octobre, une autre femme s’illustre : « Où était le canon au faubourg du Moustier, s’étant trouvé une fille chambrière agée d’environ 22 ou 23 ans, appelée Marthe de Carnus, fille de forgeron, laquelle s’est montrée si courageuse qu’elle n’a point fait de difficulté de sortir hors de la ville, se mêler avec nos dits soldats et être allée sans crainte des arquebuzades jusques au dite canons desquels elle en a encloué un et eut continué d’en faire autant aux autres sans l’empêchement du dit feu, ce que plusieurs soldats n’avoient osé faire. Gloire en soit à l’éternel … Plus loin il complète son récit exemplaire [3]: « Ne se trouvant aucun capitaine ni soldat qui voulut monter jusques ausx dits canons pour les enclouer,… elle se présenta pour ce faire et au dit effet se fit bailler un marteu et des clous à un  des capitaines et… elle commença à enclouer un comme elle fit… Mais elle fut empêchée, tant à cause du feu, que par les chefs de nos dits ennemis… et vue la coïonnerie de leurs soldats de garde… de sorte que les voyant près elle se soit retiré avec nos dits soldats, sans craindre des mousquetades qu’on faisoit pleuvoir autour d’elle »

Tallemand des Réaux , dans ses truculentes historiettes, cite deux montalbanaises : « Une vendeuse de pomes, nommée la Salissote, présenta à la brèche, y eut le bras emporté , prend ce bras, le met dans son tablier et va chez le chirurgien. Comme on la pançoit, elledisoit, « coupez encore cela ». Elle vivoit encore en 1650 »

« A Montauban, comme un jeune soldat s’alloit s’exposer au péril qu’il y avait à mettre le feu à la galerie, une vieille femme luy osta le flambeau de la main en disant « mon enfant, tu pourras rendre de bons services à la Patri ; pour moy , je luy suis inutile ; j’ay assez vécut » et elle s’en alla mettre le feu à la galerie »

Autre particularité, on remarque  que ces milices « réglées » sont habillées par leurs propriétaires , des nobles ou des consuls, mais armées par les villes. Si  l’armement des compagnies urbaines « non réglées » est plus hétéroclite et uniquement adapté à la défense des remparts (faux, hallebardes , demi-piques, cailloux, quelques mousquets…), comme on en trouvera à Montauban (les compagnies de femmes) ou à Privas en 1629,  ce n’est pas le cas des compagnies bourgeoises et des régiments levés, bien équipés de piques, armures , mousquets et au moins d’arquebuses. Ainsi en est-il de la compagnie colonelle d’un des deux régiments de la ville de Castres formé par le Consul Bouffard Madiane en 1621. Son régiment de 4 compagnies de 100 « mousquetaires »[4] est doté d’un étendard dont la description, rarissime chez les protestants, nous est donnée dans ses Mémoires :  « Madiane fist le drapeau de son petit régiment (sa compagnie) en eschiquier, de blanc et bleu, avec une et bande blanche d’un bout à l’autre ».  Les armées sont confiées contre billet et son restituées après la guerre. Les compagnies bourgeoises sont armées par les villes qui fournissent les armes contre reçu. Les vitraux de Troyes nous montrent des régiments, dotés du même armement que les troupes royales, mais arborant les couleurs de Soubise (blanc rayé de rouge). D’autres gravures allemandes des sièges de 1621-1628 montrent des étendards rayés , comme au temps des guerres de Religion et la Hollande.

Les troupes issues des campagnes devaient avoir un habillement plus hétéroclite, chaque seigneur essayant de donner les couleurs de sa livrée à ses troupes ou au moins des signes distinctifs.  Cette mesure semble avoir été davantage pratiquée dans les cornettes de cavalerie que dans l’infanterie. Mais à Montauban, les compagnies ont des « accoutrements » c’est-à-dire des tenues uniformes et ceci est déjà attesté vers  1588, où selon Agrippa d’Aubigné, les Protestants du Languedoc avaient décider de se vêtir de même manière. D’autres sources indiquent que ceux de Montauban étaient tous « vestus de Jaune » en 1586, mais on trouve aussi le gris et noir dans les vêtements communs des habitant de cette ville ce qui est confirmé par les témoignages du siège qui évoquent les « couleurs » des régiments de la ville . Hector Joly, dans son journal du siège, y fait une référence explicite : « Donna l’occasion aux conseils de guerre de s’assembler et de créer extraordinairement ces cinq proconsuls… pour assister et ordonner aux conseil, ordonner des commissaires, et faire habiller les soldats venus au secours, ce qui tourna à telle conséquence, qu’en  fin , il fallut donner des accoutrements à toute la garnison, et même à la plupart des volontaires. » (p99) . En effet, Les troupes Cévénoles venues secourir Montauban en octobre 1621 n’en ont visiblement pas d’autre que les chemises blanches passées par-dessus leurs vêtements en signe de reconnaissance. Le chef Camisard, Jean Cavalier dans ses mémoires expliquera que la coutume des camisards de se vêtir de blanc « vient du temps des guerres de Rohan ».

[1] Chastenet de Puységur

[2] Natalis  p 52

[4]Attention, le terme signifie qu’il n’y a pas d’arquebusiers, mais il comporte, comme tous les régiments de l’époque, au moins un tiers de piquiers !

Note: Pour l’organisation de la cavalerie je vous renvoie à l’article (le combat de Fauch)

La liste d’armée

La Thématique est donc celle des troupes alignées devant Montauban à l’été 1621, lors du siège victorieusement remporté sur les troupes de Louis XIII. C’est une armée composée de régiments réguliers entraînés et par les compagnies de milices montalbanaises dont ses deux compagnies de femmes qui s’illustrèrent durant les sorties. L’armée représente un « parti » détaché pour une sortie en masse  composé de bataillons d’appui, de compagnies d’assaut supportées par des tirailleurs et d’un peu de cavalerie « légère » (chevaux légers et carabins) et pas d’artillerie (même si , au départ ma liste en comportait)

Ce qui donne ceci:

PROTESTANTS Français 1620-1629       
TYPES   NIVEAU POINTS VERTUS TRAITS ARMES ETC
COMMANDANT EN CHEF  3 50 drill (vertu) coordonnateur, préparé
Bataillon cévenol réformé 135 vétéran    
Régiment d’infanterie 0 5 Aucun    
bataillon réformé réformé 135 (vétéran) ou mousquets  
bataillon réformé réformé 135 (vétéran) ou mousquets  
Compagnie de mousquetiers 35 tirailleurs mercenaires arquebuses
 Milices montalbanaises 1 10 zélé    
Compagnie de mêlée LARGE 100 braves milices hallebardes
Compagnie de mêlée LARGE 100 braves milices hallebardes
Compagnie de mousquetiers 35 tirailleurs mercenaires arquebuses
Compagnie de mousquetiers 35 tirailleurs mercenaires arquebuses
Régiment de cavalerie 1 10 Agressif    
Chevaux légers   105 demi cuirasse vétérans
Chevaux légers   95 demi cuirasse  
Chevaux légers   95 demi cuirasse  
Régiment de cavalerie 1 10 infatigable    
Carabins (arquebusiers à cheval)   LARGE 90 Arquebuse caracole pistolets
Carabins     70 Arquebuse caracole pistolets

La liste présente plusieurs originalités par rapport à une lise française « classique »

Les compagnies de mousquetiers en grand nombre et au coût minimum (tirailleurs, mercenaires, armes obsolètes)

Pour le tournoi j’ai joué les régiments de ligne en Mousquets plutôt qu’en tant que vétérans. En effet j’ai considéré que les compagnies de mousquetiers représentaient les compagnies d’arquebusiers détachés. A la pratique, ces compagnies de mousquetiers se sont révélées très fragiles au tir comme en mêlée et n’ont pas joué pleinement leur rôle désorganisateur sur l’adversaire. Mis à part celles bien protégées par des couverts, elles ont donné des points à l’adversaire. 

Les compagnies de mêlées montalbanaises gonflées à bloc (large, brave, hallebardes)

Je voulais tester les compagnies de mêlées et représenter le fanatisme des milices protestantes menées au combat par les pasteurs en armes qui se sont faits tuer sur la brèche comme le pasteur Chamier. C’était aussi l’occasion , rare à Tercios, d’aligner un bataillon de femmes armées, des groupes d’assaut de gentilshommes volontaires, des pétardiers, bref de faire de belles unités. Avec une stamina , un combat et un courage  de 4, elles ont parfaitement joué leur rôle de béliers. De plus elles ont causé pas mal de soucis aux unités adverses (Tercios et plastuns cosaques protégés par leurs chariots). Leur vitesse de déplacement (5″) combiné au run (10″) créait une masse mobile, procurant les mêmes sensations qu’une armée de highlanders… mais Français ! Le seul regret fut de n’avoir pas rentabilisé les hallebardes puisque les adversaires n’ont pas été mis en désordre au bon moment lorsque les milices sont arrivées au contact. Toutefois, je pense qu’elles restent très utiles et

Le trait « zélé » du commandant permet de faire face à des imprévus (passer en « defend ») , mais résulte avant tout d’un choix de fluff. Un trait augmentant la mêlée pouvait être tout aussi efficace.

Une cavalerie française « légère » mais efficace.

La cavalerie protestante aligne très peu de gendarmes mais surtout des compagnie de « maîtres » , c’est à dire de chevaux légers, mal cuirassés selon les mots d’Henri de Rohan. De ce fait, ils n’ont comme seule option que la demi-cuirasse . Les unités sont peu coûteuses mais assez efficaces pour soutenir l’infanterie.

Le reste de la cavalerie est composé de deux unités d’arquebusiers à cheval ou plutôt « carabins » selon la terminologie française, armés de pistolets pour augmenter leur efficacité . L’unité « large » permet , avec l’option « infatigable » du commandant , de donner à ce régiment plus de résistance, puisque son rôle majeur est de retenir une aile ou de supporter par le feu les autres troupes.

Une infanterie réformée austère et classique

Les trois bataillons d’infanterie réformés ont joué efficacement leur rôle face aux unités d’infanterie de même acabit ou plus légères comme les plastuns. Ils souffraient de la faible qualité (0) du commandant qui n’était qu’en partie compensée par le général en chef. L’option mousquet donne l’allonge nécessaire, mais finalement ils se sont bien comportés en corps à corps, même si, sur le long terme, ils n’étaient pas de taille face aux  terribles tercios viejos. Les jouer tous en vétérans pouvait augmenter leur capacités. 

Pas d’artillerie !

Dans la première mouture, une batterie large avec mortier était censée représenter le « canon de Montauban ». J’y ai renoncé au profit d’un peu plus de cavalerie et d’un groupe de mêlée supplémentaire. Une batterie , même légère, aurait pu apporter l’effet désorganisant qui m’a manqué.

Conclusion:

Je n’ai pas eu le temps de « tester » cette armée. Je l’ai donc, comme mes adversaire (Espagnols, Cosaques), découverte « sur le tas » avec ses défauts et ses avantages. Elle fut toujours très « fun » de par sa composition inhabituelle. Ce qui prouve qu’il est possible de sortir des sentiers battus et de constituer des armées plus variées que ce que l’on peut imaginer à priori. Elle ouvre des possibilités pour des armées plus typées.. Imaginons ce que donnera une armée espagnole de tercios, soutenus par des milices catalanes énervées…. Comme en 1637 en Roussillon ou lors de la guerre des « Seguadores » en 1644 ? Ce n’est finalement pas si différent des listes anglaises qui sont multiples alors qu’il ne s’agit au départ que de la même armée…

ps: Merci aux photographes de la convention dont j’ai emprunté les images, notamment Jeremy Fedusky.

For King and Parliament ! Règle sur le XVII°s de Simon Miller, par Oscar Victor

For King and Parliament ! Règle sur le XVII°s de Simon Miller, par Oscar Victor

Fatigués du désert brûlant? Marre de porter une jupette, de vous balader à moitié nu avec votre barda pour aller porter la civilisation aux quatre coins du bassin méditerranéen ? et je ne parle pas des conditions sanitaires, de la solde et de l’ordinaire…
L’étendard Royal a été déployé en ce 22 aout 1642… Il est temps de choisir son camp..galants cavaliers contre austère têtes rondes… engagez vous ..
Vous n’aurez pas à porter une jupette, mais un très seyant Buffcoat.. Il y a de fortes chances que vous conserviez un casque et une cuirasse.. c’est normal, ceux d’en face ont maintenant des mousquets et des Pistolets en lieue et place de javelots et arcs… Cheveux et moustache au vent, vous allez pouvoir charger les paysans aux côtés du Prince Rupert et son affreux cabot.. Derrière Sir Thomas Fairfax, vous allez écraser l’infanterie d’York à Marston-Moore.. Pour les plus audacieux, en montant au nord, vous pourrez vous frotter à Montrose et ses Highlanders..
 

Bienvenue à For King and Parliament !!!

“He either fears his fate too much
Or his deserts are small,
Who dares not put it to the touch
To win or lose it all.”
James Graham, 1st Marquis of Montrose
 
FK&P est une règle de jeu avec figurines proposant au joueur une introduction à l’art de la guerre au milieu du 17ème siècle.
Les règles se concentrent sur l’Angleterre, le Pays de Galles, l’Écosse et l’Irlande pendant la période allant de 1639 à 1651, connue sous le nom de Wars of the Three Kingdoms, mais aussi de Guerre Civile Anglaise.. Les conflits se succèdent avec la Bishops’ Wars de 1639 et 1640, la guerre civile d’Ecosse en 1644–45; La Rebellion Irlandaise en 1641, la Confédération Irlandaise de 1642–49 et les première, seconde et troisième guerre civile anglaise de 1642–46, 1648–49 et 1650–51 respectivement. Il est possible de les étendre aux conflits continentaux et ultérieurs, avec quelques modifications, Simon n’ayant pas renoncé à s’y mettre…
 
Ces règles peuvent être utilisées pour reproduire les plus petits engagements avec des effectifs inférieurs ou égaux à 2 000 hommes de chaque côté, jusqu’aux grandes batailles de Edgehill, Marston-Moor et Naseby. Les règles ont été développées afin de permettre le jeu en solitaire avec une centaine de figurines jusqu’à des parties monstrueuses, alignant trois mille figurines et quatre joueurs par camp. . Une grille est imprimée sur le plateau de jeu. Elle va permettre de réguler les mouvements et placements d’unités. Elle permettra aussi aux figurines qui sont soclées pour un système de jeu différent d’être utilisées sans soucis.
 
Les règles sont suffisamment simples pour qu’un joueur ne les ayant jamais approché en prenne connaissance en un quart d’heure, puis découvre le reste des mécanismes “sur le tas”.
For King and Parliament vous propose tout cela et tant d’autres…
 
Vous avez aimé TtS! vous allez adorer FK&P.. Les mécanismes de jeu sont les mêmes, avec quelques modifications notables qui permettent d’adapter notre système favori à la période… Alors,
 
Messieurs les maîtres ajustez vos chapeaux et vos rubans de queue, nous allons avoir l’honneur de charger
Les soldats de Barcelone pendant la guerre des faucheurs (1640-1652)

Les soldats de Barcelone pendant la guerre des faucheurs (1640-1652)

Les soldats de Barcelone pendant la guerre des faucheurs

(1640-1652)


CHAPITRE PREMIER – La révolte jusqu’à la bataille de Montjouic (26 janvier 1641)

I. Une ville avec une longue tradition armée

Depuis le moyen âge, Barcelone avait une tradition d’autodéfense. Les habitants de la ville et en général ceux de la Catalogne avaient l’obligation de s’armer à ses frais et servir leur comte en cas de menace d’invasion extérieure ou de menace pour la sécurité du comte. Ce comte était le souverain qui gouvernait le pays ensemble avec le peuple moyennant des lois pactionnées.

À partir de 1544, la ville de Barcelone se voit attribuer une nouvelle organisation de ses milices. Le Conseiller en chef (« Conseller en cap ») se voit attribuer le titre de « Coronell » ou colonel et les milices sont organisées en compagnies formées d’hommes des diverses confréries des corps de métier.

Le nombre de compagnies augmentera en fonction de l’évolution démographique de la ville, mais surtout de celle des diverses confréries. En effet, pour former une compagnie on a besoin d’un minimum de 60 hommes et les confréries que n’atteignaient pas ce nombre étaient regroupées en une compagnie formée par les membres de plusieurs compagnies. Comme on peut le supposer, le nombre d’hommes de chaque compagnie variait beaucoup. Certaines compagnies avaient les effectifs minimaux, mais d’autres en avaient plus de 300. C’était le cas pour les professions plus répandues ,comme celle des tailleurs ou des chausseurs. Aucune profession était exempte de servir, ainsi la ville levait des compagnies de notaires royaux ou de commerçants. En cas de menace, même les religieux avaient l’obligation de servir. Le soir, si un quelconque risque existait, les compagnies ou une partie de celles ci faisaient la garde de la ville chacune leur tour.

En 1638, la milice était organisée en 39 compagnies différentes. Ces compagnies s’exerçaient d’une façon plus ou moins régulière et elles arrivaient à se former aux batailles grâce à la pratique des manœuvres des troupes. Cette année là, deux formations regroupant au total 10 compagnies s’exercèrent aux environs de la ville en simulant un combat. Une des compagnies, celle des marchands a pu servir à cheval et à servi aux réceptions des autorités. Cependant ce n’est pas une unité de parade. Ses maîtres sont chevronnés dans l’art équestre et se montreront bien compétents au combat.

Les compagnies servaient à la défense de Barcelone face à des menaces directes. Cependant, en cas d’une mobilisation qui oblige à mobiliser des hommes pour une expédition à l’extérieur de la ville, l’organisation était toute autre. Une levée de soldats était organisée et ceux-ci, volontaires ou désignés par les confréries au sein de ses membres formaient un tercio avec diverses compagnies armées. Le nom de ce tercio était le Tercio de la Bannière de Sainte Eulalie (« Terç de la bandera de Santa Eulàlia »), parce qu’il arborait la bannière de la sainte patronne de la ville. Un des cinq conseillers de Barcelone était désigné comme colonel, mais normalement le Conseiller en Chef restait dans la ville et donc c’était  le Conseiller militaire (choisi entre les nobles), qui était désigné.

 

Catalogne vers 1640

II. La révolte des faucheurs éclate

Le 7 juin 1640 la colère des faucheurs venant à Barcelone éclate. Les quartiers populaires et plus pauvres de la ville rejoignent la colère contre les officiers royaux. Le juges de l’Audience sont particulièrement visés et s’ils n’arrivent pas à se cacher, ils sont massacrés. Le vice-roi Dalmau de Queralt fuit au bastion de la mer (Bastió del mar) mais les révoltés forcent les portes. Obligé à fuir vers Montjouic, il est rattrapé et tué à coups de poignard. La compagnie de Bernardino de Marimón, en garnison à l’arsenal royal des Drassanes, incapable de résister à la foule se disperse. Ses membres qui sont identifiés sont passés par les armes.

Si ce jour là, les Conseillers de Barcelone ont essayé de calmer la révolte usant de la modération, le jour suivant les désordres dérivent vers le pillage. Le soir, les autorités mobilisent 5 compagnies: celles des veloutiers, marchands, argentiers, commerçants et étudiants, soit 470 hommes des classes plus aisées. Celles ci expulsèrent  les révoltés plus bruyants de Barcelone. Le reste ira vers Granollers ou soit disant on regroupait 500 hommes pour lutter contre les tercios espagnols à Perpignan. Ces premiers jours, la ville ferme toutes ses portes moins trois (Marina, portails Nou et Sant Antoni). Dans chacune l’on met une garnison permanente de 25 hommes.

Les premières levées pour servir à l’extérieur de la ville vont se faire à partir du mois de juillet. La ville a occupé l’arsenal royal du chantier naval (« Drassana ») où étaient stockés des milliers d’armes et fournitures, mousquets, arquebuses, épées, 130 canons, 80.000 balles de fer, 500 quintaux de poudres… et même deux galères qui attendent des travaux de réparation. À partir de ce moment les armes ne manquent pas et 4 compagnies de 100 mousquetaires à pied (capitaines Aiguaviva,  Galceran Cors, Josep Molins et Mitjans) et 2 compagnies de cavalerie (Josep de Pinós et Josep d’Ardena – lieut. Francesc Borrell) avec 120 chevaux sont formées. On arme les maîtres avec 2 pistolets, une espingarde et une épée. Elles sont envoyées vers la partie sud ou orientale de la province. Sa mission est purement défensive et une des compagnies de mousquetaires est envoyée à Flix. Barcelone protège ainsi la ville dont elle possède le domaine seigneurial (perception de censives et justice).

À l’intérieur de Barcelone se multiplient les exercices des milices et les premières compagnies de religieux commencent leurs exercices. Les compagnies de religieux sont armés avec un tiers de mousquets, un tiers d’arquebuses et un tiers de piques. Cette proportion va devenir le standard pour les troupes. Elle correspond aux prescriptions des traités militaires de l’époque.

Cependant, la première mobilisation sérieuse se fait en décembre. Pour s’opposer à l’invasion de l’armée du marquis de Los Vélez, le tercio de Sainte Eulalie est levé. Il est formé initialement par 6 compagnies qui regroupent 800 volontaires plus les effectifs de la compagnie de Josep Molins, déjà levée, qui se réunit à Tarragone au tercio. Sa structure est la suivante:

Tercio de la bannière de Sainte Eulalie
Colonel: Le Conseiller tiers Pere Joan Rossell

Lieutenant de colonel: Lluís de Paguera (il était à Lerida et ne sert pas)

Sergent Majeur: Anton Meca (jusqu’au 2 janvier quand il est nommé lieutenant de Colonel)

Enseigne de la bannière de Sainte Eulalie: Geroni Agulló

Consulteurs: Rafael Cervera et Baltasar Càrcer

Un chirurgien, Pau Moles et 4 jeunes chirurgiens.

Compagnie du Lieutenant de colonel (Lluís de Paguera): Enseigne Pere Modolell

Compagnie du sergent majeur Anton Meca

Compagnie du capitaine Anton de Paguera

Compagnie du capitaine Jordi de Paguera

Compagnie du capitaine Martell

Compagnie du capitaine Josep Molins (jusqu’au 2 janvier 1641 quand il est nommé Sergent majeur, substitué par Pere Modolell)

Compagnie de la ville et sous-viguerie d’Igualada

Le tercio sort de Barcelone le 16 décembre et se dirige vers Tarragone. Derrière lui reste le train d’artillerie qui n’est pas encore prêt. Il doit se réunir avec les milices catalanes de la ville et l’armée du Maréchal Espenan. En effet, la Députation du Général (« Diputació del General ») dirigé par le député Pau Clarís a accordé un pacte d’aide avec la France. Pour l’instant 3.092 soldats à pied et 1.040 maîtres rentrent en Catalogne. Ils forment 80 compagnies à pied et 17 à cheval. Passant par Ille (où vont tenir garnison les 20 compagnies du régiment de Tonneins) et Figueres, une partie, soit 24 compagnies à pied et 5 à cheval, est laissé à Castelló d’Empúries pour assurer les communications menacées par les garnisons de Roses. Le reste des troupes passe par Barcelone puis se dirige à Tarragone.

III. Espenan renonce à défendre Tarragone

Espenan s’avance en premier avec 800 chevaux. Un peu plus loin, entre Barcelone et Tarragone arrivent les régiments d’Enguien et 16 compagnies d’Espenan. À Tarragone vont se retrouver la cavalerie d’Espenan, les milices de la ville (7 compagnies), le Tercio de Sainte Eulalie et 3 compagnies de cavalerie catalanes, les deux de la ville et une troisième levée par la Députation , Soit un total de près de 2.200 soldats à pied et 1.000 chevaux. Espenan se plaint qu’on lui avait promis de trouver une armée de 8.000 catalans mais que rien n’est prêt.

S’opposer à l’armée de Los Vélez qui arrive sur lui est suicidaire. Cette dernière est formée par 22.000 soldats à pied, 3.000 chevaux et 24 pièces d’artillerie. En plus, le port de Tarragone n’est pas fortifié et la ville n’est pas prête à résister. Sans doute les massacres qui se sont produits aux villages qui ont résisté: El Perelló, ou 12 miliciens ont été pendus, Cambrils avec 700 prisonniers désarmés exécutés et Vila-seca avec 300 habitants passés par les armes, l’en dissuadent . Un climat de suspicions s’installe entre Français et Catalans mais finalement Espenan négocie la capitulation. Celle-ci est accordée au Marquis de Torrecuso le 23 décembre et inclut les troupes françaises entre Barcelone et Tarragone. Mais, les troupes catalanes sont averties et à l’exception des milices, elles fuient vers Vilafranca puis Martorell. Quand aux troupes françaises elles doivent rentrer en France avant de pouvoir combattre à nouveau.

Ce sera sur cette dernière ville que vont s’affronter pour la première fois les troupes de Barcelone et l’armée de Sa Majesté Catholique.

IV. Le conflit converge sur Martorell

Les miquelets de Joseph de Margarit vont éviter la persécution de l’armée de Los Vélez. Nommé maître de champ du Tercio de la Viguerie de Villefranche en substitution de Felicià Sayol. Ils vont prendre position au Col de Balaguer au sud de Tarragone. Ils interrompent ainsi le flux de fourniture de l’armée par terre, chars et charrettes sont capturés. Los Vélez ne veut pas l’ignorer. Ayant vaincu les Catalans dans toutes les rencontres jusqu’à ce jour, l’affaire semble simple. Ainsi, le Tercio du Comte Duc rebrousse chemin pour nettoyer le passage de ces miliciens qui l’incommodent.

Mais Margarit est un adversaire inespéré. Ayant combattu très jeune dans les bandosités des Nnyers et des Cadells qui divisent la petite noblesse catalane. Il n’a aucune leçon à prendre en l’art de Mars. En plus des 200 soldats mobilisés par la viguerie de Villefranche, il compte avec les miquelets des capitaines Cabanyes et Caselles, soit au total 400 hommes. Ces miquelets sont une espèce de dragons qui combattent à pied mais se déplacent à cheval, en une tradition qui se remonte aux Almogavres du moyen âge. La petite guerre est leur affaire. Le tercio du Comte Duc sera repoussé subissant une cuisante défaite. Les sources hispaniques indiquent qu’il y aurait eu plus de 500 morts et blessés, en réalité ils seront assez moins.

Au retour du tercio, Los Vélez ne peu plus attendre. Les jours passent et on est déjà au mois de janvier. Il lui faut avancer vers Barcelone au plus tôt avant que l’hiver n’empêche de poursuivre les opérations. Il laisse donc un Tercio  de Fernando de Tejada à Tarragone, avec quelques compagnies de cavalerie. Une garnison de 50 soldats est mise au château de Constantin pour garder 370 Catalans survivants du massacre de Cambrils qui n’ont pas été mis aux galères. Après ces dispositions, son armée se dirige sur Vilafranca. Même si une muraille protège la ville, elle date du moyen âge. Il n’est pas surprenant qu’elle soit occupée sans résistance le 4.

Uniquement trois compagnies de cavalerie, une de catalane et deux française font quelque opposition aux alentours de la ville. Pour les Espagnols le scandale est énorme. Les Français auraient cassé l’accord de capitulation. Les missives de Torrecuso et de son fils, le Duc de Saint Georges envers Espenan du 6 arrivent l’une après l’autre et menacent de pendre les Français qui seront capturés. Mais les troupes d’Espenan sont payées par la Députation et celle-ci ne veut rien savoir d’une capitulation qu’elle n’a pas approuvé. Pour la Députation comme il n’y a pas de pitié pour les Catalans, les lois de la guerre ne s’appliquent plus. Les Espagnols vont laisser une garnison de 300 hommes à Vilafranca et vont traiter les malades à l’hôpital, en ville.

Tout l’effort de guerre converge sur Martorell. Le Tercio de Barcelone se voit renforcé de nouvelles compagnies, une de 70 hommes de Sabadell et une autre de 200 de Tarrassa s’incorporent le 25 décembre. Le même jour une centaine de miquelets de Pau Goday, criminel condamné à mort qui se voit libéré en échange de lutter contre les Espagnols, s’incorporent aussi au Tercio. Truffée de criminels, cette compagnie va perpétrer les pires crimes. Ses actions sont si scandaleuses que les Conseillers vont dissoudre la compagnie le 7 janvier et demander l’exécution de Goday à la première occasion.

Le 28 décembre est arrivée une compagnie de Mataró avec 215 hommes et le 29, 100 de plus de la Baronie de Montbui dont Barcelone en a le domaine éminent. Ces derniers vont s’intégrer dans la compagnie d’Anton Paguera. Le 3 janvier un renfort de 100 Barcelonais s’intègre au Tercio. En plus, le 14 c’est le tour de la compagnie à cheval des marchands, aux ordres du capitaine Josep de Clariana, qui arrive à Martorell. Enfin, les 6 pièces d’artillerie de 3 et 4 livres prévues pour l’expédition de Tarragone, rejoignent la place d’armes.

Mais le Tercio de Sainte Eulalie n’est pas seul à Martorell. Il est rejoint par des Tercios formés par des levées des vigueries qui ont convergé sur Martorell. La Députation et diverses villes ont mobilisé le Tercio de Vic (800 h.), celui de la Ville et viguerie de Manresa, celui de la viguerie de Barcelone, le Tercio d’Hostalric et des vicomtés de Cabrera et Bas et celui de Piera. Au total, en comptant près de 1.500 soldats du Tercio de Sainte Eulalie l’infanterie catalane comptera avec 6.000 hommes. La cavalerie quelques 400 maîtres, 220 mobilisés par Barcelone en 3 compagnies et le reste par la Députation.

À ces troupes vont s’ajouter les françaises. Cependant, à Martorell Espenan est dans l’embrouille. D’un côté les pactes de Céret font de lui un mercenaire au service de la Députation à qui il se doit d’obéir. Par contre, il se doit de respecter les pactes de capitulation de Tarragone. Il expose ses régiments à une guerre à mort s’il les brise. Finalement il se décide à respecter les pactes dans sa forme. En premier lieu il encaisse un paiement de 39.000 livres de la Députation puis le 7 janvier il retourne en France.

Il a eu le temps d’écrire une lettre à la Députation lui annonçant qu’il rappelle les troupes laissées à l’Empordà pour venir défendre Martorell. En plus et de forme subreptice, il verse la plus grande partie des maîtres des régiments de Saint Simon et de Boissac dans les compagnies qui ont resté à l’Empordà. Rentreront en France des compagnies encadrées, avec les officiers et quelques soldats. Le résultat est que les 3 compagnies de Boissac auront des effectifs de plus de 320 maîtres et les 2 de Saint Simon 140, soit presque le double du nombre auquel on pourrait s’attendre. Cependant si les troupes à cheval vont arriver le 17 janvier à Barcelone, les choses se compliquent pour l’infanterie. Le régiment de Serignan et les 4 compagnies d’Espenan ont besoin de plus de temps pour faire la route. Ils ne seront à Barcelone que le 21.

V. Barcelone se mobilise

Bien évidemment la mobilisation à l’intérieur de Barcelone sera aussi frénétique. De nombreuses compagnies de religieux seront levées ainsi que celles du Châpitre de la Cathédrale et celle des étudiants de théologie. Sans doute la guerre contre les Tercios hérétiques de Philippe IV était une guerre juste. Les  profanations d’églises par les tercios italiens avaient provoqué la colère des autorités ecclésiastiques. L’évêque de Gérone avait excommunié les tercios de Juan de Arce à cause de la mise à sac des églises de Montiró et Riudarenes. Le 24 décembre la Députation décrète le « somatent » général dans toute la Catalogne, équivalent à l’arrière ban en France.

L’Illustre Châpitre de la Cathédrale, forme le même jour une compagnie de 107 hommes, aux ordres du capitaine, le Docteur Francesc Paga, l’enseigne Fructuós Tos et deux sergents. Le lendemain commence à servir la compagnie des religieux des couvents de Saint Pierre et de Sainte Catherine aux ordres du capitaine Marià Miret avec l’enseigne, le frère Antoni Colomer, et un sergent. Les frères des couvents de Jesús (Jésuites) et de Sant Francesc (Franciscains) et les Capucins forment aussi leurs compagnies.

Au total, l’organisation des compagnies de religieux était la suivante:

Désignation de la compagnie Endroit désigné pour le service le 26 janvier 1641
Pares de Santa Madrona Porta de la Boqueria (Ancienne muraille des Ramblas)
Pares de Sant Pere i Santa Caterina Entre le bastion de Junqueres et la tour devant de l’hort du Favar
Religiosos de Sant Francesc Bastion de Santa Eulalia
Pares de la Mercè Bastion del vi
Pares de la Trinitat Bastion de Sant Francesc
Religiosos de Sant Agustí Pla de’n Llull
Ilustre Châpitre de la catedrale et bénéficiés Pla de’n Llull
Chanoines de Santa Anna Porta de l’Àngel
Pares de Jesús Porta de l’Àngel
Pares servites Porta de Tallers
Pares del Carme Porta de Sant Antoni
Clergues del Pi Porta de Sant Pau
Frares de Santa Mònica Porta de Sant Pau
Trinitaris descalços (séculiers) Porta de Sant Bertran
Total 15 compagnies de religieux, de bénéficiés ou de séculiers  

Déjà a Cambrils, Los Vélez s’est retrouvé avec 120 prisonniers religieux sous les bras. Et les religieux de Barcelone, comme les membres des milices ne vont pas se ménager. En effet, connaissant que les troupes espagnoles se rapprochent de Martorell, un nouveau Tercio va être levé, formé à partir d’un noyau d’une compagnie d’étudiants (probablement celle des étudiants de théologie) et des religieux qui font 400 hommes. A eux s’ajoutent des volontaires des diverses confréries. Ils forment le Tercio de la bannière de Saint Raymond de Peñafort, avec des effectifs d’entre 800 et 1.000 hommes selon les sources.

 

Francesc Via – Milicien de la compagnie des argentiers en 1652

À côté de cette organisation, Barcelone organise aussi ses confréries. En se moment elles sont formées par 40 compagnies numérotées sur le feuillet ici reproduit et partiellement traduit:

Aux murailles Endroit
Bastion de Santa Eulària Notaris Causídics (1) A la maison de Ville Le colonel et autres conseillers et conseil de guerre

Notaris de Barcelona (38)

Personnes militaires

Bastion de Sant Francesc Manyans (2)
Bastion del vi (ou de Ponent) Matalassers (3)
Portail de Mar Mercaders (4) Au Pedró Personnes célibataires du Quartó del Raval
Bastion de Migjorn Capitaine de l’artillerie

Argenters (5)

En la montagne de Montjuic L’aide de camp

Sabaters (39)

Sastres (40)

Sur le Rec (Comtal) Julians i sombrerers (5)
Casamate du Bastion de Llevant Pescadors (7)  Rue del Hospital devant de l’ange protecteur Cavalerie del Raval
Bastion de Llevant Mariners i descarregadors (8)
Tour de Sant Joan Carnissers i pastissers (9) Aux Ramblas devant des Agustins descalços Cavalerie du Quartó de Sant Miquel
Portail de Sant Daniel Hortolans del Portal Nou – capitaine Josep Jover (10)
Devant de tiradors Blanquers i cotoners (11) Rambla, devant Sant Josep et Carmelites descalços. Cavalerie du Quartó del Pi
Portal Nou Paraires (12) – capitaine Jacint Vilanova
Portail de Junqueres Velluters i torcedors de seda (13)
Portail de l’Àngel Teixidors i retorcedors de llana (14) La cavalerie du Raval, du Quartó del Pi et du Quartó de Sant Miquel doit sortir de la ville et se mettre sur une éminence entre la Creu Coberta et la montagne de Montjuic protégée par cent mousquetaires.
Tour de Sant Sever Mestres de cases (15)
Portail de Tallers Ollers i gerrers (16)
Devant de Natzaret Fusters (17) – capitaine Lluís Sans Al Pla d’en Llull Cavalerie du Quartó de Santa Maria del Mar
Portail de Sant Antoni Hortolans del Portal de Sant Antoni (18)
Portail de Sant Pau Escudellers i daguers (19) – capitaine Ramón Romeu Place de Santa Anna Cavalerie du Quartó de Sant Pere
Devant la rue des Comèdies Pintors i flassaders (20)
Portail de Sant Bertran Cirurgians i droguers (21) La cavalerie du Quartó de Santa Maria et du Quartó de Sant Pere doivent sortir à la campagne et se mettre sous l’éminence de  Sant Francesc de Paula.
Aux places publiques
Salles des armes Pellers (22)

Assaonadors i carders (23)

Place de la Arboleda Le sergent majeur

Forners i flequers (24)

Taverners i hostalers (25)

Ferrers (26)

Corders (27)

Gent soltera del Quartó de Santa Maria

   
Place de Sant Agustí Personnes célibataires du Quartó de Sant Pere    
Placeta de Sant Pere Passamaners (28)

Calceters, llibreters i vidriers (29)

   
Place de Junqueres Julians, mercers i botiguers (30)

Notaris reials (31)

   
Porta Ferrissa Velers i perxers (32)

Teixidors de lli (33)

Gent soltera del Quartó del Pi.

   
Au portail devant les Drassanes Le sergent majeur

Boters, capsers, torners i esparters (34)

Revenedors (35)

Apotecaris (36)

Estevans i tapiners (37)

Personnes célibataires du Quartó de Sant Miquel.

   
Le gouverneur des armes n’a pas de place fixe, car il doit aller et aider où le péril est plus grand.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les armes à feu des milices barcelonaises sont l’arquebuse et le mousquet. Le mousquet est hors normes en cette Europe du XVII siècle. En effet, si les mousquets français lancent des balles avec un poids de 3/4 d’once et les espagnols de 0,8 onces, le mousquet de Barcelone a un calibre supérieur et des balles d’une once de poids. Ce calibre permet d’atteindre l’adversaire à une portée supérieure, soit atteindre sans être atteint. Il fait bien plus de dégâts, notamment sur la cavalerie, que les autres mousquets. Cela aura des conséquences sur divers épisodes de la guerre des faucheurs.

Ces armes ont une marque pour les identifier comme appartenant à Barcelone. Si le soldat manque d’armes, en cas de nécessité, la ville lui en prète, mais ce soldat se doit de garantir le prix du matériel livré. On rend ainsi plus difficile que le soldat abandonne des armes qu’il devra payer en cas de perte. Toutefois la norme a ses exceptions. Si l’arme est perdue à cause d’une capitulation ou si le porteur est blessé mais s’est bien battu, on ne lui réclame pas les frais.

VI. L’encontre de Martorell

L’inexpliquée lenteur de Los Vélez entre Vilafranca et Martorell va permetre arriver à cette dernière ville à la cavalerie française. En effet, la première ville est occupée le 4 et la première attaque sur Martorell se fait le 20 janvier. Le changement du rythme de progression se fait évident:

Trajet de l’armée espagnole Jours Distance (km) Vitesse (km/jour) Troupes
Tortose – Cambrils

(7-14 décembre 1640)

7 70 10 Armée
Tarragone-Vilafranca

(31 décembre-4 janvier)

5 52 10,4 avant-garde de cavalerie
Tarragone – Martorell

(4 – 20 janvier)

16 80 5 Gros de l’armée
Martorell – Barcelone

(22-25 janvier)

4 28 7 Gros de l’armée

Certes, Los Vélez doit transporter un train d’artillerie formé par 24 pièces et le terrain devient de plus en plus montagneux entre Vilafranca et Martorell. Mais cela ne justifie pas la vitesse d’escargot de son armée. Quoique les sources consultées ne parlent pas d’incidences météreologiques, uniquement celle cis peuvent expliquer le changement du rythme de progression. Après la prise de Tarragone on est en plein hiver et probablement des pluies abondantes ralentissent la progression.

Une autre cause du ralentissement de la progression peu avoir relation avec les opérations que mène Joseph de Margarit dans l’arrière-garde française. La nuit du 13 janvier il converge sur Constantí avec 1.500 hommes de son Tercio, les deux compagnies de miquelets des capitaines Caselles et Cabanyes et plus de 1.000 miliciens non encadrés des villages des alentours de Tarragone qui sont venus libérer ou venger leurs parents capturés à Cambrils.

Les catalans vont escalader les murs de Constantí et s’aposteront à l’entrée du château. Le matin du 14 quand les espagnols ouvrent les portes, le sergent Pere de Torres et quelques soldats se font passer par des commerçants d’eau de vie. Ils éliminent rapidement les gardes et entrent en masse dans le château. La garnison résiste désespérée, atendant le secours de Tarragone. Et en effet, 400 hommes de la garnison de Tarragone vienent au secours. Mais Margarit a disposé les miquelets de Cabanyes et Caselles et la compagnie du capitaine Potau. Margarit va envoyer à leur secours ses miliciens. Supérieurs en nombre ils menacent le flanc des espagnols qui doivent se replier au plus vite à Tarragone. Les espagnols doivent déplorer 14 morts et 4 blessés qui sont capturés avec le reste de la garrison.

L’assassinat des prétendus malades et blessés d’un hôpital hispanique situé au château est un mythe répété maintes fois depuis la description qu’en a faite Francisco Manuel de Melo et destiné à tacher la figure de Joseph de Margarit qui bien vite va devenir la bête noire de la monarchie hispanique. Pour preuve, les propositions de la même monarchie pour que Margarit change de parti l’année suivante.

Peu de jours plus tard, la Députation va demander à Margarit qu’il raproche ses soldats de Martorell et continue à attaquer l’arrière-garde de l’armée de Los Vélez. Margarit va le faire et les compagnies montées vont s’avancer vers Martorell.

Sur cette ville converge l’armée hispanique. Les catalans ont eu le temps de préparer des défenses. Des tranchées ont été creusées à l’entrée du village. Mais Martorell est une ville ouverte dont le domaine appartient au Marquis de Los Vélez. Bien sûr la Députation a sequestré les biens de Los Vélez, lors de l’invasion de la Catalogne, mais les habitants ne fuient pas. Si los Vélez ocupe l’endroit ils s’attendent à être bien traités. Un pont romain, le Pont du diable, permet de traverser le Llobregat, le fleuve qui est derrière le village. Aucun autre pont permet de traverser la Llobregat jusqu’à son embouchure. C’est donc un lieu de passage obligatoire pour Los Vélez qui ne pourrait faire traverser son artillerie à un autre endroit qu’avec beaucoup de travaux.

La cavalerie espagnole se présente par deux fois devant de Martorell et est renfoulée. Mais ce ne sont que des éclaireurs. Quand l’armée Los Vélez se met en marche 9 tercios aux ordres de Gerí de la Rena et la cavalerie de las Ordenes comandée par Álvaro de Quiñones (20 compagnies et 1.480 maîtres au début de la campagne) avancent directement sur Martorell par le chemin de Gelida.

Le 18, la cavalerie hispanique arrive devant Martorell avant que son infanterie. Leur nombre n’impressiones pas les francocatalans qui sortent devant la ville faire des escaramouches avec sans arriver à la lutte corps a corps. La partie n’est paas facile pour les espagnols, le cheval de Dom Juan de Garay recevant deux blessures et il y a aussi quelques blessés. La lutte va cesser jusqu’au lendemain après-midi quand arrive l’infanterie.

Le 19, à 4 heures de l’après-midi, les espagnols attaquent à nouveau avec 500 soldats comandés per le Sergent Pedro de Cañaveral et délogent les catalans d’une coline situé à côté du village. La nuit tombe mais les escarmouches se poursuivent entre les deux armées.

Entretemps, le marquis de Torrecuso avec 7 tercios qui font 6.000 hommes et le Duc de San Jorge comandant la cavalerie d’Aragon, prennent un chemin situé à leur gauche et qui passe par  le Col del Portell, Corbera et débouche sur Sant Andreu de la Barca puis Martorell. Ils ’emportent quelques mansfelts. Leur objectif, de concert avec le corps principal, prendre les catalans dans une nasse. Le 21 est le jour du rendez-vous à Martorell.

Le 20 après-midi, il arrive à Corbera dont il capture le château après un petit combat. En effet, parmi les 700 catalans commadés per Dídac de Vergós, c’est le chaos. Ils ne s’attendaient pas a l’attaque et pris par surprise une partie des miliciens fuit au plus vite, en commençant par son chef. Cependant, le clocher de Sant Andreu donne le signal d’alarme. La nuit, il y aura aussi des escaramuches avec les troupes catalanes.

Le lendemain Torrecuso se remet en marche. Les escaramouches comencent tout de suite et s’intensifient au fur et mésure de leur progression vers Martorell. Un milier de catalans se replient sur la ville au fur et à mesure de leur avance.

De son côté, le 21 au matin les catalans sortent avec leur cavalerie de Martorell et attaquent l’éminence capturée le jour avant par les espagnols. Ceux ci après avoir résisté pendant quelque temps doivent se replier après avoir épuisé leurs munitions. Cependant los Vélez contrataque. Il envoie une compagnie de chevaux et un bataillon d’infanterie pour récupérer l’éminence et les catalans doivent se réplier sur ses tranchées. La ils résistent avec obstination les avances des espagnols.

Cependant, à 9 heures du matin Torrecuso est arrivé à proximité de Martorell. Se voyant en risque d’être encerclés les catalans abandonnent les tranchées et fuient à travers le Llobregat sur le Pont du Diable. Avant de partir ils incendient leurs poudres, ce qui provoquera plusieurs victimes sur l’armée hispanique. Certaines armes et  munitions sont même entérrées, mais l’artillerie est abandonnée. Cependant, dirigée par des artilleurs français, elle a le temps de faire une décharge sur les troupes qui arrivent, avant que les artilleurs décampent. La ville est prise à l’assaut des deux côtés et commence le sac ce qui facilite la retraite francocatalane.

La cavalerie française protège aussi la retraite et se positionne de l’autre côté du Llobregat pour recevoir les fuyards. entretemps,  le juré en chef de Martorell , pau Roca, se présente devant Los Vélez avec ses insignes pour demander la protection du marquis. Cela ne sert a rien, il est égorgé et le sacage continue. Aux yeux de Los Vélez la ville est doublement traite à son Roi et à son seigneur. Elle est brûlée, les femmes sont violées puis assassinés et même les enfants sont mis à mort, beaucoup d’eux lancés du haut du Pont du Diable dans le Llobregat. Au total on compte plus de 800 morts, pire que Cambrils…

Le pont du Diable vers 1860 (Martorell)

D’autre part, le 21 au matin, sortent de Barcelone le régiment de Serignan et le Tercio de Saint Raimond pour se porter au secours de Martorell. Malgré leur hâte ils n’arrivent pas plus loin que Sant Feliu de Llobregat. De l’autre côté de la rivière Torrecuso a répéré leur progression et fait traverser la rivière à sa cavalerie. L’infanterie francocatalane forme à la défensive et doit supporter le feu des maîtres ennemis. En un premier moment la compagnie de Francesc Borrell arrive à leur secours, mais ils sont trops peu pour faire face aux espagnols. Heuresement peu après arrive le gros de la cavalerie francocatalane.

En effet la plus grande partie de l’infanterie catalane s’est repliée vers la comarque du Vallès à travers d’un terrain montagneux qui empêche aux espagnols de les menacer avec leurs chevaux. Cependant ils sont pressés et ils abandonnent plus de 90 armes à feu dans le terme d’Esparraguera. Plus de la moitié du Tercio de Santa Eulalia se dirige vers Barcelone, cependant les compagnies colonelle et celle du lieutenant-colonel avec le Conseiller Rossell partent vers Tarrassa.

La cavalerie par contre se dirige à Barcelone et rencontre l’infanterie qui est en difficuté. Grâce à eux l’infanterie francocatalane peut se rapprocher des montagnes qui longent le Llobregat et se replier sur Barcelone. En fin de compte, les catalans perdent plus de 1.000 soldats en la déroute et toute leur artillerie, 6 pièces. Les espagnols de leur part uniquement quelques centaines. C’est donc une nouvelle et cuisante défaite.

 

Murailles de Barcelone près du portail de Santa Madrona

VII. Le miracle de Monjouic

Le 22 janvier la situation de Barcelone semble désespérée. L’armée de Los Vélez est à moins de 30 km, distance qu’elle peut parcourir en 2 jours. Les défenses de la ville sont considérables, car sur le papier les murailles sont bastionnées, cependant la muraille médiévale est faible sur certains endroits. el date du XIVe siècle. En plus, sur une grande partie du tracé les bastions sont trop séparés  et ne se protègent pas mutuellement. Sur Montjouic, à l’endroit où il y a la tour de signaux, on a improvisé un fort en pierre sèche dont les murs sont peu élevés. Le fort ne compte même pas avec des pièces d’artillerie.

Dans la ville Du Plessis-Besançon négocie avec Pau Clarís les conditions sous lesquelles la Catalogne peu recevoir la protection de la France. Le 16 janvier, Catalogne a déposé Philippe IV et est devenu une république. Le 23, devant l’évidence de la déroute de Martorell, est votée l’élection de Louis XIII comme Comte de Barcelone. C’et ainsi qu’il devient Louis Ier. À partir de ce moment les militaires français prennent les choses en main.

Les travaux sur Montjuïc s’accélèrent. Sur la montagne on creuse des tranchées pour protéger les accés et le fort de Montjuïc est rehaussé. En plus il est artillé avec 8 pièces, et on y met en garnison près de 300 soldats de 4 compagnies du régiment d’Espenan (Aubigny, La Val, La Conté et Du Bagnan) et probablement de 2 autres du régiment de Serignan. La moitié de ces soldats étant armés de piques, la Députation va les armer avec 152 arquebusses, plus maniables pour des soldats habitués à utiliser des piques. Apparament les mousquetaires de ces compagnies ont été séparées et servent en d’autres endroits.

Devant la porte de Sant Antoni, se situe la compagnie colonelle de Palliers. Ils sont protégés par des une pallissade en forme de bastion formée de tonneaux remplis de pierres et de terre. Dans ces tonneaux on fixe des piques pour éviter que des chevaux puissent supérer l’obstacle. Fortification improvisée, c’est un obstacle formidable contre les armes à feu. Cependant, elle ne peu pas résister le feu de l’artillerie. Ce ne sera pas le dernier cas qu’on utilisera ce système pendant la guerre des faucheurs.

Les compagnies du régiment de Serignan servent dans la majorité des portes et bastions de Barcelone pour les assurer.

Troupes françaises qui combatron à Montjouic le 26 de janvier 1641
Régiment Compagnies d’infanterie Compagnies de cavalerie Effectifs d’infanterie Effectifs de cavalerie
Sérignan 20   c. 800  
Espenan 4   c. 250  
Boissac   3   321
Saint Simon   2   140
Total 24 5 c. 1.050 c. 460

La cavalerie française est formée par trois compagnies du régiment de Boissac, celles de Fontrailles, Bridoire et Massane et deux compagnies de Saint Simon, celles de Gudane et celle de Vauvette, dont le lieutenant est le Chevalier de Sage.

La cavalerie catalane est formée par la compagnie des marchands de Francesc Borrell qui compte une centaine de maîtres, celles des capitaines Josep d’Ardena et Josep Pinós avec chacune 60 maîtres. Ces trois compagnies sont formées par la ville de Barcelone. Suivent les compagnies de Manel d’Aux, qui revient du Roussillon et a des effectifs d’une trentaine de maîtres et celle du frère Enric Joan avec une cinquantaine.

Cette cavalerie utilise des cuirasses complettes sorties des arsenaux de la ville et des particuliers, qui ont vendu les protections à la Députation. Des casques et des protections pour les bras sont aussi disponibles. Les maîtres sont armés de deux pistolets ou deux « pedrenyals » (arme traditionelle a mi-chemin entre le pistolet et le fusill). Ils ont peut-être une apparence étrange, démodée qui rappelle celle des chevaliers de la renaissance, mais la protection se démontrera très effective. L’avantage pour les catalans est que le combat se fait à côté de Barcelone et les maîtres n’ont pas à supporter de longues marches avec les incomodités d’une armure.

Même si les tercios de Martorell se sont replié sur la Vallès, Barcelone compte sur  les hommes des villages de la vallée du Llobregat qui devant l’avance de Los Vélez désertent en masse la contrée. Les jours suivants l’avance de Los Vélez peu se voir par la progression des incendies qui ne respectent même pas les églises. Même Molins de Rei qui fait partie du domaine du Marquís est incendié.

Ainsi, dans la ville se rassemblent les levées des populations voisines de Barcelone. Trois compagnies de Mataró, reunissant 480 hommes, arrivent dans la ville. Si on leur additionne les nouveaux venus. On peu estimer à plus de 2.000 les hommes armés d’en dehors de Barcelone qui défendront la ville.

Traversant les lignes hispaniques et démontrant à nouveau leur mobilité, les compagnies de miquelets des capitaines Cabanyes et Caselles arrivent à Barcelone. Troupes expérimentées au combat, on les destine à l’endroit le plus risqué, la montagne de Montjouic. Elles comptent une centaine d’effectifs chacune. Avec eux sont aussi arrivé les compagnies du tercio de la Bandera de Santa Eulalia, celle de Pere Modolell (avant Molins), Martell, d’Antoni Paguera et de Jordi Paguera. Au total quelques 800 soldats.

Ces troupes ne se sont pas les seules à avoir pris le chemin de Barcelone, la compagnie du capitaine Lluís Valencià qui forme part très probablement du Tercio de « Piera » est avec eux. Celle ci et celle du capitaine Ambrosi Gallart se situent au couvent de Santa Madrona.

Barcelone va prendre ses dispositions pour se défendre. En premier lieu elle organise 5 tercios. Le premier est celui de Montjouic. Il estformé par 9 compagnies des confréries qui ocupent la montagne. À l’intérieur du fort se situent les compagnies des Julians (marchands de toiles). Celles des Sastres et Sabaters (chausseurs) professions bien nombreuses qui réunissent plus de 300 membres chacune, sont situées dans la montagne de Montjouic. Sont aussi présentes les compagnies des confréries des Passamaners, Velers, Taberners et Teixidors de lli et Pellers qui forment ensemble. Fomellement le tercio réunissait plus de compagnies, comme celle des Notaires publics ou Ferrers.

A la Tour de Damians, se situe la compagnie des Blanquers et à l’extrémité de la montagne regardant le Llobregat se situe la compagnie des Estevers. Les compagnies de Rafel Casamitjana et Vives sont aussi présentes. On ne leur a pas su attribuer l’origine et nombre de ses soldats. La compagnie des étudiants (de droit) du capitaine Lluís Valencià est aussi présente.

Les autres tercios, composés des milices des confréries sont ceux de Galceran Dusay avec le sergent majeur Jeroni de Miquel, celui de Rafel Cervera avec le sergent Baltasar de Cárcer, celui de Josep Navell et Joan Tello.

De l’autre côté, l’avance vers Barcelone est menacé par les miliciens de Margarit qui ont arrivé aux alentours de Martorell. Pour protéger son arrière-garde, le 22, Los Vélez laisse deux tercios à Martorell et la cavalerie des Ordenes. ils vont partir le jour suivant, mais l’infanterie n’arrivera pas à temps pour la bataille.

Effectifs de l’armée de Los Vélez Inafanterie *M = présent à Montjouic Cavalerie *M=présence confirmée à Montjouïc
Entrée en Catalogne

Capitaine général et Viceroi Marquis de Los Vélez

Mestre de camp général: Marquis de Torrecuso

Ingénieur général: Marco Antonio Gandolfo

Gouverneur de l’artillerie: Gerí de La Rena.

23 pièces d’artillerie

250 artilleurs

20 tercios avec 22.100 soldats

Régiment de la Guardia (Colonel Fernando de Ribera – Sgt. Maj. Manuel de Aguiar) *M +1.600 h.

¿Régiment du Conde-Duque? (Colonel Luís de Ribera) *M

Régiment du Marquis de Los Vélez (Colonel Gonzalo Fajardo – Sgt. Maj. Castañissas) *M +1.200 h.

Régiment du Duc de Medinaceli (Colonel Martin de Azlor) *M +1.000 h.

Régiment du Duc del Infantado (Colonel Iñigo de Mendoza)

Régiment du Comte d’Oropesa (Colonel Comte Bernabé de Salazar) *M

Régiment du Gran prior de Castilla ou de La Mancha (Colonel Diego Guardiola y Guzmán)

Régiment du Comte de Morata (Colonel Luís Jerónimo de Contreras)  *M

Régiment du Duc de Pastrana (Colonel Pedro de Cañaveral – Sgt. Maj. Villafañé) *M

Régiment du Comte de Montijo ou de Castilla (Colonel Pedro Fernández de Portocarrero, Comte de Montijo)

Tercio d’Alonso de Calatayud *M

Tercio de Diego de Toledo y Guzmán *M

Tercio de Pedro de Lesaca *M

Tercio de Fernando de Tejada

Tercio de Martín de los Arcos (Sgt. Maj. Diego de Cárdenas y Lusón) *M

Tercio irlandais du Comte de Tyrconnel ( Mestre de camp Eugenio O’Neil – Sgt.Maj. Constantine O’Neil) *M

Tercio valon du Duc d’Isinguien *M +1.500 h.

Tercio portuguais de Simón Mascarenhas *M

Tercio portuguais de los presidios de Portugal ou de Lisboa (mestre de camp Tomás Mecía de Acevedo)

 

3.400-3.600 maîtres

Compagnie de la garde du Viceroi Los Vélez, capitaine Alonso Gaitán c. 100 maîtres *M

Ordenes militares (Comissaire géneral Rodrigo de Herrera – Lieutenant général Alvaro de Quiñones) 20 compagnies avec 1.480 maîtres: compagnies de l’ordre d’Alcantara: Tomás de Beaumont, Pedro Chirino de Narváez, Manuel de Arriarán. Compagnies de l’ordre de Calatrava: Francisco Mayoralvo y Sande, Marquis de la Conquista (lieut. José de Alloza),  Pedro Lisón de Fonseca, Rodrigo Arista de Zúñiga Tenorio (arquebussiers), Sancho de Londoño, Juan de Egues y Beaumont. Compagnie de l’ordre de Montesa: Comte de Olocau. Compagnies de l’ordre de Santiago: Rodrigo Herrera de Céspedes, Luís Calderón de Chaves, Diego de Villalba y Toledo, Sebastián Centurión y Córdoba, Pedro Cañaveral y Córdoba, Iñigo de Angulo y Velasco, Manuel Suárez Treviño, Gabriel de la Puebla Escobedo, Juan Bautista de Otto (arquebussiers), Antonio Venegas de Córdoba (formellement compagnie du Comte Duc d’Olivares).

 

Guardas de Castilla (Lieutenant général Duc de San Jorge): c. 1.000 maîtres.

comp. du Duc de San Jorge *M, Cristóbal López.

Guardas de Castilla (Comissaire général Filippo Filangieri / connu comme Felipe Felincher): c. 600 maîtres de cavalerie légère.

Les Guardas de Castilla sous l’autorité de San Jorge ou Filangieri se composent des:

compagnies de Federico Spatafora *M, Mucio Spatafora *M, Fabricio Prignano, Francisco Arias, García Cabanillas *M, Mateo de la Mata,  Juan Muñoz del Peral, Miguel de Iturbide, Luís de Mendoza, Jerónimo Álvarez. (+ d’autres compagnies)

Compagnie d’arquebussiers valons de Bridard.

Laissé à Fraga Tercio du Comte de Montijo c. 1.100 h.  
Laissés à Tortose  Bartolomé de Medina c. 1.500 h.  
Laissés à Tarragone Tercio de Fernando de Tejada c. 1.000 h. 2 compagnies c. 150
Perdus au Col de Balaguer ¿Régiment du Conde-Duque?  c. 200 h.  
Laissés à Vilafranca del Penedès Entre 300 et 400 h.  
Perdus à Martorell Autour de 200 h. Autour de 100
Laissés à Martorell n’arrivent pas à temps à Montjouic Tercio de Lisboa et un autre tercio c. 1.700 h. La cavalerie arrive à temps
Arrivés devant Barcelone 14 tercios non complets. c. 13.000 c. 2.700-3.000

Le 23, le mestre de camp du tercio de Montjouic, Josep de Rocabertí, déserte avec son sergent majeur. Il arrive la nuit au camp espagnol et va informer le commandement espagnol des caractéristiques du fort de Montjouic, hauteur des murs, uniquement 1,2 mètres et profondeur des fossés, garrison, absence d’artillerie etc… Mais l’information deviendra caduque bientôt, à cause des dispositions d’Aubigny et de Du Plessis-Besançon, et donc en fin de compte perjudicielle.

En effet, sous la direction d’Aubigny, le fort de Montjouic va être amélioré. Même s’il reste une construction en pierre sèche et donc très vulnérable au feu de l’artillerie, Aubigny fait travailler tout le monde de forme frénétique. Les murs du fort sont rehaussés. En plus il est armé avec 8 pièces d’artillerie qui sont installées sur ses bastions, 2 sacres et 6 fouconneaux de 4 libres. De son côté, l’aide de camp Tapiolas, du Tercio de Montjouic reste dans le fort aux ordres de son nouveau gouveneur le seigneur d’Aubigny.

Les francocatalans s’organisent aussi en un comandement nominalement tricéfale. La direction est compartie entre le député Tamarit, le conseiller en chef, le Docteur Joan Pere Fontanella et Du Plessis-Besançon, mais c’est ce dernier qui va prendre les choses en main. En vue du traitement des espagnols ils sont prets à résister jusqu’à la dernière extrémité. Négocier avec les espgnols qui ne respectent pas les pactes est impensable.

Arrivés le 25 à Sants, Los Vélez planifie les operations du jour suivant. La décision est de conquérir Montjouic pour avoir une communication aisée avec les galères du Duc de Fernandina. Les fournitures de toutes les munitions de bouche et de guerre peut se faire uniquement par mer. En effet, le pays est en pleine révolte et les fournitures par voie terrestre sont impensable avec Margarit sur l’arrière-garde. En plus, si les catalans perdent Montjouic ils comptent que la ville sera démoralisée. Il y a des chances qu’elle capitule ou que des partidaires prohispaniques ouvrent une porte.

Carte de la montagne de Montjouic et plaine de Valldonzella près de Barcelone

(À partir d’une carte du siège de Barcelone en 1652)

Le 26 au matin, Torrecuso exécute les instructions du conseil de guerre. Lui dirige les sept tercios qui doivent ocuper la montagne et converger sur le fort de Montjouic. Ils eront acompagnés de 4 compagnies de cavalerie de celles du Duc de San Jorge et qui ne serviront à rien dans un terrain si montagneux. Juan de Garay reste à la tête des sept autres doivent faire face à n’importe quelle menace venue de Barcelone. Pour aider ces dernières troupes, la cavalerie doit nettoyer d’ennemis la plaine de Valldonzella. Ainsi Montjouic restera isolée et ne pourra recevoir des aides de la ville.

A 8 heures du matin, commence la progression des hispaniques. Sur le flanc de la montagne qui regarde le Llobregat et Castelldefels monte un escadron volant aux ordres du Comte de Tyrconnel. Il est suivi par le tercio de Simón Mascarenhas. Sur leur côté gauche et donc plus à l’intérieur progresse le tercio de Martín de Azlor (celui du Duc de Medinaceli). Contrairement au mythe du manque d’échelles, les attaquants en transportent avec eux, peut-être en nombre insufisant. Mais ils savent bien qu’àprès avoir traversé la montagne ils devront prendre le fort.

A travers d’un petit vallon, monte un escadron de Fernando de La Ribera. Les témoins oculaires catalans indiquent qu’il est suivi d’un deuxième escadron, probablement formé aussi de soldats du régiment de la Guardia ou du tercio de Los Vélez, qui ataquera aussi le fort de Montjouic. La dépression cache leur progression. Finalement un autre escadron progresse vers les couvents de Santa Madrona et Sant Ferriol. Au total entre 6.600 et 7.000 soldats attaquent Montjouic.

Il est aussi prévu de faire monter plusieurs pièces d’artillerie pour battre le fort. Mais celui ci est considéré si faible que Torrecuso ne se presse pas pour l’instant à Geri de La Rena qui doit s’en charger. Pour l’instant celui-ci prépare ses canons en une batterie pour empécher que des secours de Barcelone arrivent à Montjouic, une tâche lente qui prend beaucoup de temps.

La colonne des irlandais progresse par la montagne mais trouve les compagnies catalanes retranchées. Les catalans laissent les adversaires s’avancer, font des décharges puis décampent vers la suivante tranchée. En cet encontre le mestre de camp irlandais est blessé sérieusement.  Les irlandais plus préocupés par son chef que d’avancer s’arrêtent. Devant cette situation le mestre de camp Mascarenhas prend les choses en main et les hispaniques se déploient en un front plus grand formé par les tercios de Tyrconnel et Mascarenhas, dont ce dernier est en avance. De cette façon ils arrivent à couper une partie de la compagnie des Estevers qui doit se frayer un chemin en une féroce lutte corps a corps dans laquelle les officiers catalans comptent avec des écus. Finalement ils arrivent à passer mais la compagnie pert entre 10 et 12 hommes. Le gros de la compagnie se replie vers le fort de Montjouic. le comte de Tyrconnel descendra la montagne sur son prope pied mais il va mourir le lendemain. Son tercio sera comande par le sergent majeur Constantine O’Neil.

Par contre, l’escandron des mosquetaires aux ordres de Fernando de Ribera, s’approcha à proximité deu fort sans autant d’opposition, faisant son chemain par le lit d’un torrent. En arriver au petit plâteau ou est situé le fort, sa présence fut découverte par les catalans qui chargèrent les espagnosl avant qu’ils puissent se déployer et les refusèrent jusqu’au torrent pour le moment.

Entretemps, Simon Mascarenhas profita pour attaquer les catalans ensemble avec le tercio de Martín de los Arcos qui  montait la montagne à sa gauche, comandé par Diego de Cardenas, car son mestre de camp était malade. Mais la première attaque fut refusée et Diego de Cardenas tué. En une nouvelle attaque, il réussit a suppérer l’obstaque et la tenaille fut prise. Les catalans fuirent par le chemin couvert en direction de Barcelone et probablement s’uniront  avec les défenseurs des couvents de Santa Madrona et Sant Ferriol vu le manque de nouvelles d’un replit de Monjouic qui aurait rentré à Barcelone. Cependant une bonne partie se protège derrière le fort et aidera à défendre celui-ci.

Une fois en vue du fort, Mascarenhas anima ses soldats à l’attaquer et ensemble avec unenseigne qui arborait une bannière ils arrivèrent au pied de ses murs. Tout son tercio le suivait. Aubigny laissa que le gros des soldats hispaniques s’aprochassent avant de faire une décharche mortelle avec ses canons chargés avec des balles de mousquet. De cette façon bien peu des soldats hispaniques arrivèrent au pied du fort, car beaucoup firent demi tour voyant la chaude réception qu’on leur faisait. Malgré tout, Mascarenhas continuerait à avancer et pendant qu’il levait une échelle un tir à la tête le laissa sérieusement blessé. Sur ce point, malheuresement pour les historiens, Mascarenhas interromp son histoire. Pour son bonheur, son casque li sauva la vie. Le mestre de camp fut retiré par ses soldats, mais l’assaut devait provoquer beaucoup de victimes hispaniques qui attaquaient au decouvert une position artillée.

En vue de cette description, on peu déjà conclure que el mythe selon lequel on ne comptit pas avec des échelles est une version intéressée pour justifier la déroute et charger de responsabilité à Torrecuso. En fait les témoignages hispaniques et catalans, c’est à dire  Mascarenhas, Sivilla et un journal anonyme, coincident en que le fort de Montjouic fut assauté. Mascarenhas admet, qu’il disposait au moins d’une échelles mais on peu supposer qu’elles seraient quelques plus, peut-être uniquement 5 des 20 demandées, car sans échelles ou avec une échelle quel sens avait d’attaquer le fort?

De même les hispaniques tentèrent d’entourer avec leur cavalerie la compagnie du capitaine Cabanyes située à l’extremité de la montagne de Montjouic, mais le feu de l’artillerie depuis les murailles de Barcelone leur empêcha de procéder.

Entretemps, sur la Plaine de Valldonzella, la lutte avait comencé aussi très tôt. Le Duc de San Jorge dirigeait la cavalerie des Ordenes. Son objectif était la conquête de Sant Ferriol. Pour s’opposer, la compagnie de Manel d’Aux sortit de Barcelone pour provoquer les hispaniques. Ceux ci poursuiviren la compagnie d’Aux qui les atira envers une troupe d’infanterie catalane formée par 300 effectifs qui avait pris ses posicions darrière un mur et qui fit feu contre eux. Le Duc de San Jorge demanda alors le support d’un escadron de mousquetaires. Ces derniers tarderent en arriber et  la cavallerie continua acumuler des pertes. Cependant, dès leur arrivée, les mosquetaires catalans furent obligés de se replier à la demi lune devant la porte de Sant Antoni, ensemble avec les soldats de Serignan.

Pendant ce temps, la cavalerie francocatalane qui s’avait situé à la droite de la fortification devant la porte de Sant Antoni, s’avança imprudenment vers les hispànics. Quand elle découvrit l’infériorité en laquelle elle se trouvait, elle de replia vers ses positions initiales, sans être perturbée par San Jorge qui devait vaincre encore la resistance des mousquetaires catalans.

Finalement, San Jorge ira ocuper les positions abandonnées par les catalans, dans un camp d’oliviers,  mais il avait mal calculé, car celui ci était à portée de l’artillerie de Barcelone. Des tirs comenceront à pleuvoir sur ses maîtres. En plus la cavalerie francocatalane fit une sortie et comença à escaramoucher avec les hispaniques. San Jorge, en une décision plus qu’imprudente, decida poursuivre les francocatalans qui se replièrent vers les muralles. Ainsi, suivi par un bataillon de cuirasses aux ordres de Felipe Felincher, il reçu le feu de l’artillerie et aussi des mousquets catalans. Tout ensemble le desorganisa suffisamment pour que la contreataque des compagnies de Massane et Gudane l’entourrassent.

Alors, le Duc de San Jorge se decida à s’aproximer rapidement au portail de Sant Antoni et lors de leur aproximation, les soldats français de Monsieur de Palliers les reçurent avec une décharge. San Jorge reçu cinc balles qui lui furent fatales. La cavallerie hispanique se lança sur son corps pour essayer de le recupérer et labas tomba une bonne partie de l’officialité hispanique incluant deux capitans. La melée entre les cavaleries fut confuse, mais même si les hispaniques doublaient en nombre les francocatalans, la cavalerie catalane était très bien protégée et fut clairement supérieure à l’hispanique.. Dans la confusion, certains chevaux valons qui poursuivaient les francocatalansarrivèrent à entrer dans le portail de Sant Antoni, mais les catalans fermèrent l’herse et ils se virent encerclés de toutes parts. Les valons fuyèrent à toute bride jusqu’à devant le Couvent de las Jerònimes, ou aculés, ils furent mis à mort. Felipe Felincher, també fut blessé en cette action, mais il réussit à s’échapper avec une cavalerie hispanique completement desordonnée. Elle laissait quelques 150 morts sur le terrain et s’échappait avec de nombreux blessés. De leur côté, les francocatalans  eurent seulement 10 victimes mortelles, incluant le lieutenant de la compagnie de cavallerie des commerçants Francesc Borrell. Cependant, les blessés seront beaucoup plus nombreux, environ 90. En ce sens, le même Borrell perdit son cheval au combat.

Une fois le combat se termina, DuPlessis Besançon situa la cavalerie francocatalana à gauche de la demi-lune devant le portail de Sant Antoni, ou il estimait qu’elle serait plus protégée. Après il entra à Barcelone et il réunit deux contingents de mousqutaires. Environ 500 hommes du quartier de la Ribera vont partir pour Montjouic sur des barques et lui personnellement conduira un autre contingent de 3.000 hommes vers la montagne.

Quand Torrecuso arriva à la primière ligne, l’infanterie attaqua à nouveau le fort, sans un nombre acceptable d’échelles et comme on devait s’y attendre son effet fut uniquement celui de  debilitar encara més les forces hispàniques que de nou es replegaren. Ainsi la souffrance des troupes hispaniques était si important que Torrecuso ordonna que celles qui étaient situées à la gauche du fort se réfugient en un champ d’oliviers et probablement ils se cachèrent aussi derrière la pente de la montagne pour ne plus offrir une cible à la garrison du fort. S’ils ne reculaient plus c’est parce qu’ils attendaient qu’une fois pour toutes l’artillerie arriverait. Ils avaient envoyé des hommes la chercher à l’arrière garde et devait être formée de quelques quarts de canon et demi-canons. Avec eux  le fort en pierre sèche qu’ils avaient devant serait démolit en un instant. D’autre part, l’échange des tirs laissait les hisoaniques avec de moins en moins de munitions. En définitive, à la vue du fort restaient peu de soldats hispaniques qui escaramoussaient avec les francocatalans.

Mais les troupes qui ocupaient le fort n’étaient pas non plus confiantes. Beaucoup començaient à défaillir car ils s’attendaient à un assaut final des hispaniques. En plus, leur feu avait fait quelques avait fait quelques morts et blessés entre les défenseurs. Alors, le sergent Francesc Ferrer monta en haut de la tour et malgré le feu hispanique, il pu voir que le secours venu de la Ribera était bien proche et que celui qui sortait de la ville, formé par les mousquetaires catalans de Du Plessis, n’était pas beaucoup plus loin. Il commença à crier pour animer aux défenseurs. De leur côté, ceux de la Ribera  lançairent leur crit de guerre: «A carn!, a carn!, que meurent ces traîtres, ici viennent 500 hommes de la Marine, pour défendre la Patrie, courage!». « A carn », c’est à dire « à la chair », le crit de guerre traditionnel catalan depuis le moyen âge et qui indiquait à l’ennemi que l’on allait se lancer sur eux au combat corps à corps.

Ceci provoca que l’aide de camp majeur, Tapioles sortit du fort et chargea les hispaniques. A lui se réunit une bonne partie de la garrison du fort et les hommes venus de la Ribera, comandés par un religieux capucin qui croix en main animait son troupeau d’envoyer se réunir l’ennemi hérétique au plus vite avec le créateur. Les troupes hispaniques qui escaramouchaient avec les soldats du fort furent renfoulés sur les gros des troupes qui s’était caché sur le vessant de la muntagne pour ne pas recevoir le feu de Montjouic. Si ce n’était pas suffisant, alors arriveraient les troupes de Du Plessis-Besançon, avec leur masses de 3.000 mousquetaires, qui arrivant à la pente, firent une décharge sur la première ligne hispanique. Leurs soldats, qui ne pouvaient ni soupçonner ce qui leur tombait dessus, se desintégra et même si la deuxième ligne intenta résister, devant l’attaque inespérée, fut aussi prise de panique. En fait, une bonne partie des troupes hispaniques étaient des nouveaux recrues, c’était la première fois en toute la campagne que l’ennemi les attaquait et en plus ils étaient presque à bout de munitions. En définitive pris de la panique ils vont fuir vers la plaine, abandonnant piques, mousquets et arquebusses pour courir au plus vita. Suivis de bien près par les catalans, certains tombaient ou essoufflés étaient ratrappés. Ils imploraient « Quartier! » mais les catalans répondaient « On vous donnera celui de Cambrils! » et étaient tués.

La fuite pu être contrôllée seulement au pied de la montagne par Garay et d’autres officiers qui déployèrent deux tercios pour contenir les fugitifs . Grace aux menaces, insultes et coups d’épée, ils réussirent finalement à calmer la panique. Une partie des troupes  s’ordonna et protegea la retraite des quarts de canons qui avaient déjà commencé a grimper la montagne. De toutes formes après le combat, les troupes hispaniques restèrent desordonnées et démoralisées. Les pertes de son infanterie étaient d’entre 1.500 et 2.000 soldats. Par contre sur Montjouic, les catalans avaient soufert 43 morts et une centaine de blessés. Les pertes françaises, des compagnies protégées derrière les murs du fort seraient négligeables.

À Barcelone on crut au miracle. Les encontres entre troupes réglées catalanes et espagnoles se comptaient par défaites. Le bon dieu à écouté les prières que l’on a fait la veille. Toutes les églises de la ville ont demeurées ouvertes pendant toute la nuit et elles ont été remplies par la population. La ville va garder 9 des étendards capturés et envoyer les 5 autres à son Comte, Louis Ier.

Si les espagnols ont trainé pour faire le trajet Tarragone-Barcelone, leur retraite se fait à une vitesse d’éclair. Dans le désordre de la retraite les tercios portuguais vont se débander. Les désertions se feront en masse, avec soldats et officiers décampant ensemble les rangs des hispaniques. Une fois la retraite finie le tercio de Mascarenhas sera réformé et leurs soldats répartis entre les autres troupes. Cela va ralentir la désertion mais ne l’évitera pas. Mascarenhas se verra attribuer le commandement du tercio de Martín de los Arcos, en substitution de celui ci.

Le 4 février, Los Vélez est à Tarragone. Philippe IV surprenu par le résultat de la campagne ne va pas tarder à le destituer  et nommer un nouveau commandant. Los Vélez sera le bouc émissaire de la défaite, mais les décisions du haut comandement espagnol les deux années suivantes vont se démontrer aussi désastreuses et Philippe IV perdrà jusqu’à 4 armées presque au complet. Le conflit est à ses débuts et les soldats de Barcelone auront de nouvelles ocasions de se distinguer.

(à continuer par)

CHÂPITRE DEUXIÈME – Les soldats de Barcelone jusqu’à la consolidation du Bataillon de Catalogne (février 1641 – 7 d’octobre 1642)

CHÂPITRE TROISIÈME – Les soldats de Barcelone jusqu’à la chute de Tortose (octobre 1642 – décembre 1650)

CHÂPITRE QUATRIÈME – L’apocalypse sur Barcelone, peste, famine et siège (janvier 1651 – octobre 1652)

CONCLUSIONS – L’effort de guerre de Barcelone et récapitulatif

Sources:

Archives consultées:

Archives du  Ministère des Affaires Extérieures (AMAE)

Mémoires et documents num. 1631 et 1633.

Correspondance Politique Espagne num. 21 et 25.

Supplément Espagne num. 3 et 4.

Archives de l’Abbaye de Montserrat (AAM)

Philippe IV d’Habsburg. « Cartas de su Magestad al Sr. Don Juan Ramírez, Marques de la Ynojosa, gouernando el ejercito de Cataluña los años del 1641 y 642 y 43 ». Manuscrit num. 1242.

Archives de la Couronne d’Aragon (ACA)

Correspondència Virrei Comte Santa Coloma num.  12.007, 12.015, 12.053, 12.091 et 12.117.

Sèrie general (N), llibres num. 46, 195, 196 et 199.

Sèrie general: Registre de lletres trameses (N), llibre num. 856 et 859.

Arxiu Històric de la Ciutat de Barcelona (AHCB)

Deliberacions de guerra 1B III-2.

Registre de deliberacions 1B II-150.

Lletres closes 1B VI-86.

Lletres comunas originals 1B X-78.

Armades i port 1C VII-24 (Inventari del 1640 de les Drassanes).

Manuscrits C6 B150 La Famosa Comedia de la Entrada del Marques de los Vélez en Catª. rota de las tropas castellanas y assalto de Montjuich. 1641. Dietari de la Guerra dels Segadors de Francesc Puig. Dietari (1649).

Manuscrits C6 B148 Successos de Catalunya en los anys 1640 a 1641.

Manuscrits C6 A73 Successos de Catalunya de 1639 y 1640.

Biblioteca de Catalunya (BC)

Fons Històric de l’Hospital de Santa Creu. « Llibre dels malalts que éntran y moren en lo present Hospital general de Santa Creu de Barcelona, començant […] janer de 1641 […] ». BC AH 68.

Fullets Bonsoms. « Verdadera relation de los sucesos de memorables de Illa asetiada dos veces por Don Juan de Garai, Governador de las armas en los Condados de Rosellón ». Manuscrit num. 2073.

Biblioteca Nacional de España (BNE)

– Anonyme. « Diario de las guerras de Cataluña. 1640, 1641 y 1642 ». Manuscrit num. 2337.

– Auteurs divers. « Manuscritos del reinado de Felipe IV ». Volum III. Manuscrits num. 7794.

– Auteurs divers. « Sucesos del año de 1641 ». Manuscrit num. 2372.

– Auteurs divers, « Documentos relativos a Carlos Andrés Caracciolo, Marqués de Torrecuso ». Manuscrit num. 1630.

– Tormé Liori, Alberto. « Misceláneos históricos y políticos sobre la guerra de Cataluña desde el año 1639 ». Manuscrit num. 1927.

Bibliotèque Nationale de France (BNF)

– Auteurs divers. Manuscrit Dupuy num. 590.

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M. Peny. “Cartes diplomatiques”. BNF Manuscrit Français num. 10.760.

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Lumen domus o Annals del convent de Santa Caterina de Barcelona. Vol. 2. Manuscrit num. 1.006.

Musée Condé (MC)

Lettres de Condé M 21.

Papiers de Condé N 20, 23 et 25.

 

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