La bataille de Pfaffenhoffen (1er août 1633)

Et voici une petite bataille sympathique opposant 10 000 hommes de chaque côté. Bataille d’autant plus originale qu’elle voit s’affronter les suédois de Birkenfeld au lorrains du duc Charles de Lorraine en Alsace.

A l’automne 1632, l’Alsace est envahie par les Suédois de Birkenfeld. Selestat, Benfeld et Colmar sont prises, Haguenau acceptant de son côté de loger une garnison suédoise. Mais le compte de Salm parvient à reprendre Haguenau au nom du duc Charles de Lorraine. La garnison suédoise y est massacrée. Le 2 juillet 1633, les Suédois remettent le siège devant la ville. Le duc Charles réagit, confie 10 000 hommes à Florainville et lui demande de secourir Haguenau. Par un temps orageux, Birkenfeld se détourne d’Haguenau pour affronter Florainville. Le terrain boueux, et la mauvaise volonté des paysans locaux ayant repris les chevaux servant à tracter ces pièces, oblige les Lorrains à abandonner leur canon. Pire, les Suédois occupent les hauteurs. Qu’à cela ne tienne, faisant suite à une escarmouche mal contrôlée, Florainville lance 1 200 de ses cuirasses contre la cavalerie suédoise, plus légèrement protégée. Malgré la pente et le terrain boueux, les Lorrains renversent la cavalerie suédoise, pourtant plus nombreuse.

Pendant ce temps, les nerfs de l’infanterie lorraine, accablée par le feu de l’artillerie suédoise, lâchent. Toute l’infanterie part en déroute sans avoir combattu ! Pire, l’escadron de mercenaires allemands prêté par le comte d’Hanau décide qu’il lui serait plus aisé de piller les bagages lorrains que ceux de l’ennemi…

Lorsque Florainville revient de sa poursuite, il se retrouve face à l’infanterie suédoise bien commandée par Ranzau. Florainville n’a d’autre choix que de fuir le champ de bataille, malgré l’exploit de sa cavalerie. Les Lorrains laissent plus de 600 morts sur le champ de bataille et 200 prisonniers aux Suédois. Ces derniers n’auraient perdu que 200 morts.

Les Suédois lèveront peu après le siège d’Haguenau. Lorrains et Impériaux en profitent pour reprendre Pfaffenhoffen le 9 octobre.

En 1635, Josias Ranzau passera au service de la France. Il sera nommé Maréchal de France en 1645.

Josias Ranzau

 

L’armée lorraine du duc Charles (Florainville) : 8 000 fantassins en 5 bataillons et 2 000 cavaliers en 10 escadrons

Première ligne (Florainville) : 3 escadrons de cuirassiers (200 chevaux par escadron)

Seconde ligne (Lermont, sergent de bataille) : 2 bataillons d’infanterie (1600 hommes chacun) encadrant un escadron de cuirassiers (200 chevaux)

Troisième ligne : 1 bataillon d’infanterie (1600 hommes) encadré par un escadron de dragons de Saint-Ignon) sur sa gauche et un escadron de cuirassiers sur sa droite

Quatrième ligne : Seconde ligne : 2 bataillons d’infanterie (1600 hommes chacun) encadrant un escadron de cuirassiers (200 chevaux)

Cinquième ligne : 3 escadrons de cuirassiers (200 chevaux par escadron)

Les bataillons d’infanterie proviennent des régiments de Gâtinois, de Bassompierre, de Mauleon, les autres régiments n’étant pas connus. En 1627, le duc Charles avait 7 régiments d’infanterie à sa solde : prince François, Florainville, Couvonge, Tantonville, Bonnecour, Fletcheny et Morhange. Les deux bataillons restant sont peut-être formés de deux d’entre-eux.

La seule unité de cavalerie identifiée est celle des dragons de Saint-Ignon et la compagnie des Mousquetaires de la Garde du duc Charles. En 1627, la cavalerie du duc Charles comprenait les Gardes ordinaires (200 chevaux), les gardes de la duchesse (100 chevaux), 7 compagnies de cavalerie de 100 chevaux (duc Charles, Siray, Gâtinois, Vault de Poully, Tricheteau, Bern et Endury) et trois régiments de 500 chevaux (Mouy, Fontaines et Araucourt), soit 2500 chevaux au total. Les 6 escadrons manquant proviennent probablement de certains de ces régiments ou de ces compagnies.

Pour LM Tercios, l’infanterie lorraine est Classic squadron modernised musket only, raw (au vu de son comportement !) et large squadron ; les dragons de Saint-Ignon et les mousquetaires de la Garde sont dragoons, les mousquetaires de la garde étant dragoons veteran. Les 8 autres escadrons de cavalerie sont cuirassiers. L’escadron allemand (Hanau) est cuirassiers mercenaries heavy, les 7 escadrons lorrains sont cuirassiers, heavy et fearless. L’artillerie de Florainville est embourbée donc pas de canon alignés !

 

L’armée suédoise (Birkenfeld) : 7 500 fantassins en 5 brigades et 2 500 cavaliers en 11 escadrons

Aile gauche (Birkenfeld) :

Première ligne :  4 escadrons de 225 chevaux avec 4 détachements de mousquetaires commandés intercalés.

Seconde ligne : 1 escadron de cavalerie.

Centre (Ranzau) : 5 brigades (i.e. bataillons d’infanterie) de 1200+ hommes, une partie des mousquetaires ayant été détachés sur les ailes

Première ligne :  3 brigades d’infanterie avec 2 escadrons de cavalerie intercalés entre elles. Au moins 13 canons (probablement beaucoup plus) avec une majorité de canons légers régimentaires.

Seconde ligne : 2 brigades d’infanterie.

Aile droite (Vitzthum) :

Première ligne : 3 escadrons de cavalerie avec 3 détachements de mousquetaires commandés intercalés.

Seconde ligne : 2 escadrons de cavalerie.

La composition des brigades et escadrons de cavalerie n’est pas précisément connue. L’armée de Birkenfeld comprenait, en 1633, les régiments suivants (avec nombre de compagnies théorique entre parenthèses). Régiments d’infanterie Birkenfeld (12), Red (8), Vitzthum (12), Ramsay (8), Moda (8), Ecossais (16), Burgsdorf (8), Baudissin (4), Schodiowa (4), Immel (4), Schmidt (2), Kagge (2), Uranian (16), Hanau (12), Isenburg (8) et régiments de cavalerie Birkenfeld (12), Rhingrave (10), Finnois (4), Kalkreuter (8), Pless (8), Schmidt (2), Debitz (6), Solms (8), Zilow (4), Hohenlohe (10) et Freitag (1).

Pour LM Tercios, les 5 brigades (prendre un bataillon par brigade) sont modern squadron. Les 3 brigades (s) de premières lignes ont un regimental gun. Prendre 2 unités de mousquetaires commandés shot company musketeer (un sur chaque aile), pour représenter les détachements de mousquetaires). Les escadrons de cavalerie (dont la composition n’est pas connue précisément) sont tous cuirassiers modern cavalry.

Les Suédois sont déployés sur une colline, les Lorrains sont au pied de la colline.

Stéphane Thion